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Die lange Nacht der Orgel à l'Elbphilharmonie – L'orgue Klais, épicentre des tribunes de Hambourg — Compte-rendu

La longue Nuit de l'Orgue qui le 17 juin a réuni à l'Elbphilharmonie les principaux organistes de la cité hanséatique marquait le coup d'envoi du Hamburger Orgelsommer (1) : plus de cinquante concerts donnés dans quatre des cinq Hauptkirchen (« églises principales » évangéliques luthériennes – l'année 2017 marque le cinquième centenaire de la Réformation) associées au Sankt Marien Dom, la cathédrale catholique de Hambourg.
 
La Ville-État de Hambourg, où s'installèrent des facteurs aussi prestigieux que Arp Schnitger (1648-1719) ou Rudolf von Beckerath (1907-1976), resplendit d'une vie organistique confondante d'intensité et de diversité à laquelle répond un public manifestement fidèle aux rendez-vous : force des traditions ancrées dans la vie musicale en général, mais aussi dynamisme d'une offre prenant appui sur un patrimoine instrumental de première grandeur, aujourd'hui complété par le nouvel orgue Klais de l'Elbphilharmonie.

"Elphi" de nuit © Ralph Larmann

Inaugurée en janvier 2017 (2) et prolongeant la Speicherstadt (« ville des entrepôts »), vaste ensemble érigé entre 1883 et 1927 dans un style néogothique sobrement « géométrique » où domine puissamment la brique sombre : l'ensemble est classé monument historique depuis 1991 et inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2015, l'Elbphilharmonie marque le couronnement d'une intense redynamisation de ce quartier entre terre et eau, sur le bras nord de l'Elbe – qui vient au concert peut aussi y arriver en ferry depuis la « terre ferme » ! Ce quartier historique de Hambourg est désormais également un secteur résidentiel aussi varié que prisé, entre vieille ville largement reconstruite et activité portuaire toujours effervescente.
 
Érigée sur un ancien entrepôt de cacao entouré d'eau sur trois côtés et ouvrant Platz der Deutschen Einheit (Place de l'Unité allemande), entièrement repensé (l'immense soubassement de brique dérobe notamment à la vue un parc de stationnement) et rehaussé d'une pharamineuse et lumineuse structure de verre aux ondulations marines reflétant les ciels mouvants de Basse-Saxe, l'Elbphilharmonie elle-même, outre ses deux salles de concert, héberge un vaste hôtel (façade est, la plus large) ainsi que des appartements de très grand luxe (façade ouest, la plus haute), proue du navire philharmonique en vertigineux surplomb sur la Norderelbe : la vue sur le couchant de ces nouveaux riverains bénis des dieux leur est à jamais garantie.
 
À la jonction du socle de brique – l'entrepôt originel – et de l'innovante superstructure, soit à trente-sept mètres de hauteur, la Plaza, belvédère sur Hambourg côté ville et côté port, est ouverte à tous. Quant à l'accès déjà « mythique » de la Grande Salle de concert, il se fait depuis le quai en empruntant le Tube, extravagant escalator de 82 mètres de longueur (le plus long d'Europe) audacieusement bombé aux deux tiers de sa course, mise en condition en forme de lente ascension processionnelle vers ce nouvel Everest de la musique – l'ascension ne s'arrête pas en si bon chemin mais se poursuit par d'immenses escaliers incurvés de bois clair conduisant aux portes du sanctuaire…
 

Inauguration de l'orgue de la Laeiszhalle en 1908 © Elbphilharmonie

Laeiszhalle et Elbphilharmonie
 
Il va de soi que Hambourg disposait déjà d'une salle de concerts, et des plus prestigieuses, laquelle passait à l'époque de son inauguration, en 1908, pour la plus vaste et la plus moderne d'Allemagne : la Laeiszhalle (3) – également dite Musikhalle (c'est là que Maria Callas donna deux de ses très rares concerts filmés, et publiés, en 1959 et 1962). Cette salle historique, toujours et plus que jamais bouillonnante d'activité, est donc désormais complétée par l'Elbphilharmonie, toutes deux étant placées sous une même Generalintendanz – depuis 2009, l'intendant est le Viennois Christoph Lieben-Seutter – pour une double programmation harmonisée : les Symphoniker Hamburg (orchestre fondé en 1957 – Jeffrey Tate en fut le Chefdirigent de 2009 jusqu'à son décès le 2 juin dernier) sont en résidence dans la première ; le NDR [Norddeutscher Rundfunk – « radio nord-allemande »] Elbphilharmonie Orchester (fondé en 1945 par Hans Schmidt-Isserstedt, précédemment NDR Sinfonieorchester et actuellement dirigé par Thomas Hengelbrock) dans la seconde. Les concerts de la formation la plus prestigieuse et la plus ancienne de la cité, le Philharmonisches Staatsorchester Hamburg – créé en 1828 et dont le Generaldirektor depuis 2015 est Kent Nagano (orchestre également attaché à l'Opéra d'État ou Staatsoper) – ont été eux aussi transférés en début d'année 2017 de la Laeiszhalle à l'Elbphilharmonie.
 
La Laeiszhalle disposa dès l'origine d'un orgue de concert, à traction électrique et doté, déjà, d'une console mobile : l'Opus 1328 de la célèbre firme Walcker (fondée en 1820). La mode changeant, l'instrument postromantique-symphonique fut délogé en 1951 : modifié et transféré par Seifert en 1954 (après un séjour initial de trois ans au Thalia-Theater de Wuppertal) à St. Engelbert de Köln-Riehl [Cologne], ce Walcker a été restitué dans l'esprit d'un orgue de concert du début du XXe siècle par Klais en 2008.

L'orgue actuel de la Laeiszhalle © Mehmet Alatur

L'intérêt de l'orgue actuel de la Laeiszhalle (dans le buffet « régence » de 1908), tient aussi à ce qu'il s'agit de l'Opus 1 de Beckerath, natif de Munich mais installé à Hambourg en 1949 (vingt ans plus tôt, il était en stage chez Victor Gonzales à Chatillon-sous-Bagneux, près de Paris, se familiarisant avec la traction mécanique encore pratiquée par le grand facteur français). Longtemps utilisé mais présentement en mauvais état, ce Beckerath est « muet » depuis que le Klais de l'Elbphilharmonie a pris le relai. Selon Christoph Schoener, Kirchenmusikdirektor de St. Michaelis, une commission, à l'initiative de la Ville-État, devra décider du sort de cet instrument d'ores et déjà « historique ».
 

La grande salle de l'Elbphilharmonie © Claudia Höhne
 
L'orgue Klais – Opus 1871 – de l'Elbphilharmonie

 
Observé depuis un balcon, ce samedi 17 juin dans l'après-midi tandis que Kent Nagano termine une répétition, et présenté dans ses grandes lignes par Philipp Klais avant d'aller en visiter en détail les entrailles sous sa conduite (il est ravi de parler français – ce qu'il fait à merveille – plutôt qu'allemand, l'occasion étant trop rare à son goût), l'orgue de l'Elbphilharmonie en impose tout en se fondant dans la structure et l'esthétique de la Grande Salle, sobre et lumineuse, dont il occupe pas moins de quatre niveaux. Quelques chiffres de rigueur : 15 mètres de haut et autant de large sur seulement 3 de profondeur, soit une vaste « surface sonore », l'idéal pour rediriger plans et timbres vers la salle ; 4765 tuyaux, dont 380 en bois – le reste en alliage d'étain ; 25 tonnes ; 69 jeux (84 rangs) sur quatre claviers (dont deux expressifs) et pédale ; consommation maximale d'air : 180 m3 par minute ; deux consoles : l'une mécanique dans le soubassement de l'orgue, l'autre électronique et mobile, noire, sur la scène ; quelque 45 personnes de la maison Klais (Bonn, fondée en 1882) ont œuvré à sa construction : 25 000 heures de travail !
 
L'instrument a été inauguré le 27 janvier 2017 par sa titulaire, l'organiste lettone Iveta Apkalna, lors d'un récital répondant parfaitement à l'orientation contemporaine de sa facture : Aivars Kalējs (compositeur letton né en 1951), Bach, Sofia Goubaïdoulina, Joseph Jongen, Philip Glass, Thierry Escaich. Le 21 février, Olivier Latry y donnait à son tour un récital, consacré, outre la pièce de Gerald Levinson (né en 1965) Au cœur de l'infini (2013), à des œuvres alternées d'Olivier Messiaen et de Jean-Louis Florentz.
 

L'orgue Klais de l'Elbphilharmonie © DR
 
Si l'on sait le renom de la maison Klais, celle-ci n'a toutefois que peu travaillé en France : Philipp Klais (quatrième génération) a relevé l'orgue de Saint-Gabriel à Paris, dont Yanka Hekimova est titulaire, et transféré le grand orgue Danion-Gonzales du Studio 104 de Radio France en la cathédrale de Lille, restructurant l'instrument dans le sens de la hauteur. C'est également lui qui est en charge du projet d'« orgue à structure variable » de Jean Guillou : « Cet orgue se fera, j'en suis convaincu ! ». Extrêmement présente en Allemagne et partout en Europe, qu'il s'agisse, toutes générations confondues, d'orgues d'églises (dont les cathédrales de Cologne, Trèves, Worms, Wurtzbourg, Francfort, Munster…) ou de salles, la maison Klais construit partout dans le monde de grands instruments de concert à la hauteur de sa réputation : de Halle ou Dortmund à Birmingham, Singapour, Moscou, Saint-Pétersbourg, Athènes, Kuala Lumpur, Séoul, Pékin, Madison (Wisconsin) ou Caracas, la liste est impressionnante.
 
Où l'on apprend non sans étonnement – en Allemagne ! – que le projet initial de l'Elbphilharmonie ne comportait pas d'orgue (même cas de figure que pour la Philharmonie de Paris et Radio France). Peut-être pensait-on que le Beckerath de la Laeiszhalle suffirait, bien que d'une esthétique convenant moins au dialogue avec l'orchestre symphonique. Il a donc fallu, pour l'orgue Klais, s'accommoder d'une structure préexistante et agencer les différents plans sonores en tenant compte, entre autres, d'énormes poutres de soutènement, naturellement invisibles à l'extérieur mais qui ont compliqué la tâche du concepteur. L'intérieur, étonnamment spacieux, n'en est pas moins d'une parfaite cohérence, son plan général fidèle au Werkprinzip ou juxtaposition de plans sonores strictement individualisés : chacun, comme on peut le voir sur l'infographie en coupe frontale sans buffet, est physiquement indépendant, favorisant ainsi la lisibilité, en termes de spatialisation, de la restitution musicale.

A l'intérieur de l'orgue Klais de l'Elbphilharmonie © DR
 
Contrairement au Beckerath op. 1, d'inspiration néobaroque, ce Klais est résolument tourné vers la modernité. Philipp Klais revendique une esthétique servant intentionnellement et de façon optimale d'abord le répertoire du XXe siècle, tout en offrant aux créateurs d'aujourd'hui une palette et des possibilités techniques à même de les stimuler et de les inspirer. Avec entre autres singularités la possibilité, sur trois claviers manuels et une partie de la pédale, de doser (sans modifier la pression) la quantité de vent utilisée. Tout est mis en œuvre pour parvenir à une souplesse instrumentale et musicale trop souvent déniée par ceux qui méconnaissent les possibilités illimitées du roi des instruments. On relève également la présence, dans le réflecteur central dominant la salle (lequel joue, acoustiquement, un rôle comparable à la canopée de la Philharmonie de Paris), la présence d'un pseudo-Fernwerk. Pseudo car ce terme sous-entend un orgue, parfois d'une certaine importance et logé au-dessus de la voûte comme à St. Michaelis (voir ci-dessous), sonnant avec un « effet de lointain » (fern).
 
Rien de tel à l'Elbphilharmonie, les jeux installés dans la partie supérieure du cône du Reflektor : Seraphonflöte 8 et 4 ainsi que Stentorklarinette 16 et 8 combinés (avec ici aussi la possibilité de moduler le vent) sont d'un impact tout simplement subjuguant, sans que l'on puisse en localiser aisément la provenance : le son tombe comme par magie du ciel. Philipp Klais insiste sur le fait que chaque jeu est harmonisé de manière à avoir par lui-même une présence tout à la fois affirmée et équilibrée. Avec pour résultante qu'il est inutile d'agglomérer un grand nombre de jeux pour parvenir à un « effet de masse », car tout sonne magnifiquement sans jamais devoir forcer les mélanges de timbres (ceci influe également sur la taille globale de l'instrument : entre 50 et 70 jeux, selon celle de la salle, c'est d'une manière générale amplement suffisant pour Philipp Klais). D'autant que l'acoustique de l'Elbphilharmonie, sobrement réverbérée mais nullement sèche, en favorise l'épanouissement. Ce n'est donc pas un orgue à tutti mais avant tout une palette pouvant se décliner à l'infini et dont chaque auditeur ressent physiquement la vibration, différemment selon son positionnement dans la salle, avec une singulière intensité.

 

L'orgue Schnitger de la Jacobikirche © DR

Orgelstadt Hamburg – Hambourg ville d'orgue
Die lange Nacht der Orgel
 
La musique, également présente dans toutes les autres églises de la cité avec partout des orgues de qualité, revêt dans les cinq Hauptkirchen de Hambourg un apparat particulier. L'organiste y est aussi chef de chœur et d'orchestre, Kantor ou Kirchenmusikdirektor, à la tête d'une programmation imposante et variée.
Si l'on prend l'exemple de la Jacobikirche, qui abrite le plus célèbre Arp Schnitger qui soit (Bach rêva en 1720 d'en devenir titulaire, sans succès), on relève une audition d'orgue chaque jeudi, à entrée libre, à laquelle s'ajoute le mardi les concerts du Hamburger Orgelsommer – mais aussi, ce vendredi 28 juillet : 267ème anniversaire de la mort de Bach, l'intégrale de la Clavierübung III par le titulaire, Georg Löffler, lequel a dirigé, entre autres nombreux programmes de l'année, la Passion selon saint Matthieu le vendredi saint à la tête de la Kantorei et du Kammerorchester St. Jacobi, formations maison.
 
Il en va de même des autres Hauptkirchen, qu'il s'agisse de concerts ou simplement de l'office principal dominical. Ainsi le lendemain de La longue Nuit de l'Orgue, chœur et solistes de St. Katharinen, qui disposent de leur propre tribune et sont accompagnés par le grand orgue les surplombant, interprétèrent durant le long office du matin un vaste programme de musique chorale et figurée – où l'on remarque que l'abondance et la qualité de cette musique pour partie professionnelle réduit sensiblement la participation, pourtant culturellement bien ancrée, de l'assemblée.
 
Si les orgues sont nombreux à Hambourg et de belle facture, la diversité esthétique y est par contre relativement restreinte. Les destructions de la Seconde Guerre mondiale et les orientations esthétiques à l'époque de la reconstruction – les années 50 et 60 – font que la plupart des instruments neufs y furent d'obédience néobaroque, au détriment de l'univers postromantique et symphonique alors passé de mode.
Le Klais de l'Elbphilharmonie constitue à cet égard un enrichissement notoire du paysage organistique de Hambourg – Messiaen, très apprécié de Philipp Klais, y sonne superbement. L'offre instrumentale pour Reger ou encore Franck, Guilmant, Widor, Vierne ou Tournemire, répertoire symphonique prisé des musiciens et du public allemands, est toutefois limitée, comme le confiait Christoph Schoener.

L'orgue de la Michaeliskirche © DR

Ce fut sous ses doigts que commença la journée du samedi 17 juin, généreuse mise en oreille avant le marathon du soir à l'Elbphilharmonie. Dans le cadre de la programmation Orgelpunkt [Point d'Orgue] an St. Michaelis : un concert de 40' à entrée libre tous les samedis à midi, d'avril à septembre, Christoph Schöner fit entendre trois des cinq orgues (voir ci-dessous) de l'église-phare de Hambourg, désormais conçus tel un seul et même instrument, le plus grand de la ville. Sous la tribune du grand orgue, une plaque de bronze rappelle que Georg Philipp Telemann fut Musikdirektor an den fünf Hauptkirchen Hamburgs (directeur de la musique des cinq églises principales), mais aussi Carl Philipp Emanuel Bach, qui repose dans la crypte, cependant que Johannes Brahms fut baptisé dans cette église…
 
En ouverture, au grand orgue Steinmeyer de 1962 joué depuis la console centrale : Toccata BWV 912 de Bach dans la transcription de Max Reger. Christoph Schoener, pour l'excellent label MDG (3 CD/SACD séparés), a enregistré à St. Michaelis l'intégrale des Toccatas pour clavier de Bach : cinq transcrites par Reger et deux par lui-même, mais aussi l'intégrale des Toccatas pour orgue – couronnées en 2016 d'un ECHO Klassik, la plus haute distinction discographique allemande – ainsi qu'un programme d'œuvres majeures de Max Reger (4). S'ensuivit une Esquisse de Schumann sur le Marcussen de 1914 : un autre monde sonore, puis la Légende de Liszt Saint François de Paule marchant sur les flots transcrite par Reger, faisant entendre le Steinmeyer et le Marcussen mêlés, augmentés du Klais situé au-dessus de la voûte : immersion complète dans un bain musical submergeant l'immense espace, d'un blanc immaculé.
 
Ce fut de nouveau Christoph Schoener que l'on retrouva en ouverture de La longue Nuit de l'Orgue : de 18 heures à une heure du matin, en trois parties séparées par deux longues pauses. Il fallait bien, dixit l'organiste de St. Michaelis, que quelqu'un « se dévoue » et prenne le risque de jouer la Toccata et Fugue en ré mineur de Bach ! Car il va de soi que si le Klais flambant neuf porte son regard musical vers l'avenir, il est parfaitement à même de restituer l'ensemble du répertoire de l'orgue : il « suffit » – et c'est précisément tout un art – de procéder chaque fois aux adaptations permettant de se hisser au meilleur équilibre possible entre œuvre et vecteur instrumental.

Gerhard Löffler © Claudia Höhne

Gerhard Löffler fit ensuite entendre la Grande Pièce symphonique de César Franck, sur un tempo initial plus Andante qu'Andantino serioso, sobrement et rigoureusement élaborée en fonction d'une palette assurément très différente de celle d'un Cavaillé-Coll : il est toujours passionnant et enrichissant d'entendre des interprètes non hexagonaux jouer « notre » répertoire, ailleurs et différemment. (Le lendemain, lui rendant visite à St. Jacobi, il rejoua le début de la même œuvre sur son autre instrument, achevé par Kemper en 1968 et fort critiqué – relevé il y a une dizaine d'années, il n'en assume pas moins solidement sa fonction : permettre de jouer tout le répertoire « moderne » que son voisin immédiat, le Schnitger : ils sont côte à côte !, ne permet pas de jouer – avant de détailler la palette inouïe de l'admirable Schnitger-Ahrend de 1693-1993, dont chaque jeu est source de plénitude, tous étant propices à d'infinis mélanges.)
 
Un autre grand nom de l'orgue à Hambourg, Eberhard Lauer, Kirchenmusikdirektor à la cathédrale catholique et interprète réputé de Messiaen, prit le relai, Cornelia Monske étant aux percussions : Paysages de Patmos (1984) de Petr Eben. S'ensuivirent deux compositeurs français (sur neuf tout au long de la soirée) : Gabriel Pierné et Joseph Bonnet, par Jan Ernst, Kantor et organiste à la cathédrale de Schwerin (Mecklembourg-Poméranie occidentale) – l'édifice s'enorgueillit d'un orgue prestigieux de Ladegast (1871) –, professeur à la Hochschule für Musik und Theater (HFMT) de Hambourg. Puis ce fut Le Carnaval des Animaux de Saint-Saëns transcrit pour orgue à quatre mains et pieds par Manuel Gera (St. Michaelis, où il a fondé la Kantorei, qu'il dirige) et Anne-Katrin Gera (Kantorin et organiste à l'église de la Résurrection), le texte étant dit avec beaucoup d'effet et d'humour par une voix célèbre de la NDR : Anke Harnack.
 
La deuxième partie s'ouvrit sur un concerto de L'estro armonico de Vivaldi transcrit pour clavier par Bach (BWV 972) – puis pour trompette et orgue par Klemens Schnorr. À la console mécanique : Wolfgang Zerer, autre nom prestigieux et professeur d'orgue à la HFMT de Hambourg ; à la trompette : Matthias Höfs (qui fut notamment trompette solo pendant seize ans à l'Orchestre d'État de Hambourg) – hypervirtuose, et acclamé en tant que tel par un public en liesse, au détriment, incontestablement, de la poésie et de la lisibilité du texte.
 
Après quoi Zerer fit entendre – pur moment de grâce – la Communion de la Messe de la Pentecôte de Messiaen : Les oiseaux et les sources. De même que Georg Löffler avait utilisé dans Franck la Stentorklarinette logée dans le réflecteur, on put ici goûter le charme envoûtant de la Seraphonflöte – dans les deux cas une merveille de présence et de raffinement. Orgue et trompette se retrouvèrent pour Jesus bleibet meine Freude de la Cantate BWV 147 de Bach – sur un tempo moins démonstratif.
 
Entendu en mars dernier à l'orgue Grenzing de Radio France, Thomas Dahl, Kirchenmusikdirektor de St. Petri (à deux pas de St. Jacobi) et titulaire d'un Beckerath/Schuke de renom, offrit à la console mobile l'unique improvisation de la soirée, aussi grand format que formidablement concentrée – occasion d'apprécier l'immense palette dynamique du Klais (dont les boîtes expressives sont d'une subtile efficacité).
 
Lui fit suite à la console mécanique Matthias Hoffmann-Borggreffe, Kantor et organiste de l'actuelle Hauptkirche St. Nikolai, pour l'œuvre interminable d'un auteur, Siegfried Reda (1916-1968), que l'excellent modérateur de la soirée : Daniel Kaiser, commentateur de la vie musicale hambourgeoise pour la NDR, présenta comme l'un des artisans du renouveau de la musique sacrée catholique : Marienbilder (« Images de [la Vierge] Marie », 1951). Un long tunnel d'ennui, formel et sentencieusement développé, dont on pourra naturellement toujours dire qu'il a permis d'apprécier quantité de registrations plus ou moins originales, et donc de goûter plus avant l'orgue Klais.
 

L'orgue de la Katharinenkirche © DR

Aujourd'hui professeur à la HFMT de Hambourg mais toujours en poste aux claviers d'un autre et illustre Schnitger : l'instrument (1675) dont Vincent Lübeck fut le premier titulaire à St. Cosmae et Damiani de Stade (étape obligée d'un périple organistique en Basse-Saxe, à 45 km à l'ouest de Hambourg), Martin Böcker aborda une autre époque du répertoire, romantique : flamboyante Sonate n°4 de Mendelssohn. Une œuvre également bien longue mais plus intéressante que celle de Reda retentit ensuite sous les doigts d'Andreas Fischer, Kirchenmusikdirektor de St. Katharinen : Introitus, Choral und Fugue Wk 25 über ein Thema von Anton Bruckner (1939) de Johann Nepomuk David (1895-1977), grandiose et d'une extrême densité, un rien écrasante et massive, für Orgel und 9 Blasinstrumente. Ici le Bläserensemble (cuivres) de la HFMT : 4 cors, 3 trombones, 4 trompettes – et une nouvelle démonstration, admirablement réussie, d'adaptation du Klais dans l'acoustique de la Grande Salle avec d'autres instruments.
 
Cette deuxième partie se referma de manière jubilatoire, sous les doigts de Kerstin Wolf (assistante auprès du Kantor de St. Jacobi et professeur d'orgue à la HFMT), en forme d'apothéose du rythme (et du risque !) : Le masque de Thierry Escaich, Miroir d'Ad Wammes (compositeur néerlandais auquel elle a consacré un CD et que l'on entendra en avril 2018 à Radio France lors du récital de Thomas Trotter), enfin Toccata and Fugue for Madiba (Nelson Mandela) de Surendran Reddy (1962-2010), entre jazz et hymne sud-africain – sensationnel !

Christoph Schoener © DR

La troisième et dernière partie, dans une salle de moins en moins pleine (dès le premier entracte, il faut bien le reconnaître) mais toujours formidablement attentive et enthousiaste, s'ouvrit sur la Toccata de la Symphonie n°5 de Widor par Christoph Schoener – rien à voir avec Saint-Sulpice, naturellement, mais de quel panache le Klais fit preuve !, en dépit de quelques signes de fatigue de l'interprète au terme d'une longue journée. Musique française toujours, mais à des années de lumière, avec l'un des plus grands moments de cette soirée : Colloque n°5 op. 19 (1969) de Jean Guillou. À l'orgue Thomas Dahl, qui confirma le lendemain qu'il s'agissait d'une première audition à Hambourg ; au piano le remarquable Antonio di Dedda (pianiste milanais également brillant organiste), qui fit sonner son immense instrument de manière fantastique – comme l'exige cette œuvre fascinante, d'une cinglante dramaturgie dialoguée, de l'humour sous-jacent des deux instruments s'observant de prime abord, s'épiant et s'imitant, jusqu'à une tension émotionnellement quasi insoutenable. Immense et longue ovation, à très juste titre.
 
Tout autre chose : Rudolf Kelber, prédécesseur de Georg Löffler à St. Jacobi jusqu'en 2015, mêla le rare mais connu : Passacaille de l'opéra de Chostakovitch Lady Macbeth de Mzensk, à l'inédit : deux fragments de l'opéra inachevé de Moussorgski Zhenitba (« Le mariage »), puis l'Ouverture survoltée des Vêpres siciliennes de Verdi, digne de Toscanini à la NBC ou d'Erich Kleiber à Florence en 1951… L'orgue s'y révéla un savoureux caméléon, jusqu'à même évoquer la facture romantique italienne des Serassi – bluffant.
 
Une œuvre en création fut ensuite proposée : Jericho, pour orgue et cuivres, de Wolf Kerschek (né en 1969). Aux claviers Jun Byung Park (Séoul), dont la formation s'est achevée à la HFMT auprès de Wolfgang Zerer, le Bläserensemble déjà entendu pour Nepomuk David étant dirigé par Matthias Höfs, également soliste – une œuvre étonnante, entre classique et « populaire grand public », en elle-même captivante et séduisante, et plus encore par la mise en espace des cuivres : une virtuose trompette solo, jouant d'abord en coulisse, demeura sur l'espace central, autour de la console mobile, tandis que tous les autres cuivres évoluaient par groupes, de galerie en galerie, de niveau en niveau, spatialisation en mouvement contribuant à renforcer l'attention d'un public transporté. Un franc succès, pour le compositeur comme pour les jeunes instrumentistes : la musique d'aujourd'hui, sans renoncer à l'exigence, peut aussi être magnifiquement accessible. Un dernier nom français fut convoqué pour clore cette soirée multiforme et d'une vraie diversité, celui de Maurice Duruflé : Sicilienne et Toccata de la Suite op. 5, brillamment interprétées – surtout la Toccata – par Matthias Neumann, jeune professeur à la HFMT ainsi qu'à la Hochschule de Bayreuth, lequel fit sonner l'orgue de superbe manière.

L'orgue Klais de l'Elbphilharmonie, saison 2017-2018

Cameron Carpenter © cameroncarpenter.com
 
En marge d'un concert de l'extraterreste et ultra virtuose Cameron Carpenter à… la Laeiszhalle (Christmas with Cameron, 5 décembre) : sur un orgue numérique – son propre ITC (International Touring Organ) réalisé à sa demande par Marshall & Ogletree (Massachusetts), l'orgue Klais de l'Elbphilharmonie, outre sa participation aux concerts symphoniques, se fera naturellement entendre à plusieurs reprises en soliste au cours de la saison 2017-2018. Iveta Apkalna jouera Chostakovitch, Liszt et Bach le 10 décembre, avant que Der Tag der Orgel (« Le jour de l'orgue ») du 11 février 2018 ne permette à tout un chacun de visiter l'instrument en journée, avant un grand concert en soirée.
 
Un programme plus aventureux suivra le 24 février : Around the World – « Ultra Organ » : le Klais, joué par Mikko Helenius, sera associé à l'accordéon (échantillonné avec des sonorités d'orgue) de Kimmo Pohjonen, dialogue faisant intervenir Tuomas Norvio (sound design, live electronics) et Otso Vartiainen (light and visual design). Thomas Trotter – Birmingham City Organist, c'est-à-dire titulaire du fameux Hill & Sons (1834/1932/1956) du Town Hall mais aussi du Klais (2001) du Symphony Hall – donnera un récital comportant notamment Le tombeau de Georges Rouault de James MacMillan (composé en 2003 pour Thomas Trotter, qu'il jouera également à Radio France le 18 avril).
 
Le dernier concert aura lieu le 20 mai avec, dans le cadre de l'Internationales Musikfest Hamburg – Das Sorabji Projekt, la deuxième (1929-1932) des trois Symphonies pour orgue du Britannique Kaikhosru Shapurji Sorabji (1892-1988), en première audition allemande, monument d'une durée de huit heures ! Aux claviers : Kevin Bowyer, le seul à avoir enregistré la Symphonie n°1 (1924), qui ne dure que deux heures, et qui fut le premier à jouer la Deuxième, en 2010 à Glasgow. Entre les concerts de Thomas Trotter et de Kevin Bowyer, Jean Guillou honorera l'Elbphilharmonie de sa présence, « zum 88. Geburtstag » : 18 avril – avec notamment sa transcription des Tableaux d'une exposition de Moussorgski.
 
Il existe une expression, corolaire du Leben wie Gott in Frankreich (« Vivre comme Dieu en France », devise de la vie rêvée), selon laquelle Paris ist eine Reise wert (grand succès du Schlagersänger – chanteur à succès ou crooner – Peter Alexander en 1961, mais aussi téléfilm allemand de 1966 avec, en guest stars, le célèbre ténor Rudolf Schock, Fernandel et la jeune Milva !) : « Paris vaut le voyage ». Gageons que la programmation de l'Elbphilharmonie et de son grand orgue Klais, mais aussi celle de l'historique Laeiszhalle, verront fleurir l'idée-retour : Hamburg ist eine Reise wert.
 
Michel Roubinet

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Hambourg, Elbphilharmonie, 17 juin 2017
 
(1) Hamburger Orgelsommer – Programme du 17 juin au 12 septembre
http://www.michel-musik.de/index.php?id=273

(2) Lire le CR : www.concertclassic.com/article/inauguration-de-la-philharmonie-de-lelbe-hambourg-appelez-la-elphi-compte-rendu

(3) Laeiszhalle (Musikhalle)
https://www.elbphilharmonie.de/de/laeiszhalle
Composition de l'orgue Walcker (1908) – 74 jeux sur trois claviers et pédale
http://organindex.de/?title=Hamburg,_Laeiszhalle
Composition de l'orgue Beckerath (1951) – 59 jeux sur quatre claviers et pédale.
http://organindex.de/?title=Hamburg,_Laeiszhalle
 
(4) Enregistrements MDG de Christoph Schoener à St. Michaelis
http://www.michel-musik.de/kirchenmusiker/kmd-christoph-schoener/cds-c-schoener/
 
 
 
Sites Internet :
 
Die lange Nacht der Orgel
https://www.elbphilharmonie.de/de/programm/die-lange-nacht-der-orgel/7396
 
Orgue Klais de l'Elbphilharmonie
https://www.elbphilharmonie.de/de/presse/orgel
 
Klais Orgelbau (Bonn)
http://www.orgelbau-klais.com
 
 
Les cinq Hauptkirchen de Hambourg :
 
• Sankt Jacobi – l'orgue historique par excellence de Hambourg et le plus grand Arp Schnitger (1693) conservé : démonté in extremis en 1942 (le buffet et l'église furent détruits lors des bombardements de 1944), l'instrument – tuyauterie (90 %), sommiers anciens et boiseries sculptées des tourelles – a été reconstruit dans un buffet neuf (1961), puis restauré/reconstruit de fond en comble une seconde fois par Jürgen Ahrend (1993) pour son tricentenaire ; il conserve un certain nombre de tuyaux provenant des états antérieurs, jusqu'au XVIe siècle. Le tempérament mésotonique modifié retenu lors de la restauration de 1993 permet de restituer de manière extraordinaire la musique du XVIIe siècle mais, de l'aveu même du titulaire, exclut une partie de l'œuvre de Bach. 60 jeux sur quatre claviers et pédale.
Organiste et Kirchenmusikdirektor : Georg Löffler (* 1979).
http://www.jacobus.de/neu/deutsch/index_3_6.html
Orgue Kemper (1960-1968) de la Jacobikirche (bas-côté droit) – 66/IV+Péd. : http://www.jacobus.de/neu/deutsch/index_3_7.html
 
• Sankt Katharinen – l'orgue baroque dont Heinrich Scheidemann (1595-1663) fut titulaire à partir de 1604 a été presque entièrement détruit durant la Seconde Guerre mondiale ; il a été reconstruit « visuellement à l'identique » en 2013 par Flentrop (Zaandam, Hollande). Par l'étendue des claviers, l'absence d'octave courte et le tempérament adopté (plus souple), l'instrument – restitué dans son état de 1720 – est pensé non pas pour la musique du XVIIe siècle mais avant tout pour servir celle de JS Bach. 61 jeux sur quatre claviers et pédale.
L'orgue de chœur (1984) est de Detlev Kleuker : 15/II+Péd.
Organiste et Kirchenmusikdirektor : Andreas Fischer (* 1966).

http://www.wikiwand.com/de/Hauptkirche_Sankt_Katharinen_(Hamburg)

• Sankt Michaelis – la plus grande église de Hambourg, dont le clocher de 132 mètres – « der (le) Michel » – emblème de la ville, offre une vue panoramique à 106 mètres. Détruite par un incendie en 1906, sa reconstruction fut achevée en 1912. On y dénombre cinq orgues : le grand orgue de tribune (qui remplace le Walcker de 1912, alors le plus grand orgue d'église du monde : 163 jeux, « battu » par Passau en 1928 : 208 jeux, agrandi depuis…), signé Steinmeyer (Op. 2000, 1962), d'esthétique néobaroque et restauré par Klais en 2010 : 86 jeux sur cinq claviers et pédale ; un Marcussen postromantique (Konzertorgel, 1914) restauré par Klais en 2010 : 42 jeux sur trois claviers et pédale ; un Fernwerk (« orgue de lointain », qui succède à un Walcker), au-dessus de la voûte centrale (le son parvient dans l'église à travers une grille ouvragée), entièrement reconstruit en 2009 par Klais : 15 jeux réels (dont plusieurs à forte pression) sur un clavier et pédale (+ Regen = pluie…). Conçus de manière à former un immense instrument emplissant tout l'espace du très vaste édifice, ces trois orgues (145 jeux) sont également commandés par une console centrale. S'y ajoute un orgue construit en 2010 par le Freiburger Orgelbau / Hartwig et Tilmann Späth (Carl Philipp Emanuel Orgel) : 13 jeux sur deux claviers manuels et pédale – en raison de son tempérament inégal, incompatible avec celui, égal, des trois instruments précédents, cet orgue n'est pas commandé par la console centrale. Un petit instrument postromantique (Johannes Strebel, 1917 – Felix Mendelssohn Bartholdy Orgel) se trouve dans la crypte : 7 jeux sur deux claviers et pédale.
Organiste et Kirchenmusikdirektor : Christoph Schöner (* 1953).
http://www.st-michaelis.de/musik/die-orgeln/
 
• Sankt Nikolai – reconstruite après l'incendie dévastateur de 1842 – un quart de la ville fut anéanti – qui la détruisit ainsi que son orgue Arp Schnitger : le plus grand (67/IV+Péd.) qu'il ait construit en Allemagne, la Nikolaikirche du centre-ville, à nouveau détruite pendant la Seconde Guerre mondiale et dont subsistent l'enceinte ainsi que l'immense flèche néogothique (en restauration) – aujourd'hui mémorial dédié « aux victimes de la guerre et de la tyrannie entre 1933 et 1945 » dressé au cœur du paysage urbain de Hambourg – a été remplacée par un édifice contemporain excentré, achevé en 1962, doté d'un orgue Willi Peter (Cologne), 1966, de 63 jeux sur quatre claviers et pédale.
Organiste et Kantor : Matthias Hoffmann-Borggrefe.
http://www.wikiwand.com/de/Hauptkirche_St._Nikolai_(Hamburg-Harvestehude)

• Sankt Petri – orgue Beckerath, 1955, de 60 jeux sur quatre claviers et pédale (augmenté en 2006 par Schuke, Potsdam : 66/IV+Péd.)
Organiste et Kirchenmusikdirektor : Thomas Dahl (* 1964).
http://www.sankt-petri.de/kirchenmusik/orgeln.html
Concerts à Sankt Petri : http://www.sankt-petri.de/konzertkalender.html
 
• Sankt Marien Dom – orgue Beckerath, 1967, de 50 jeux sur trois claviers et pédale (augmenté en 2008 : 65/IV+Péd.)
Organiste et Kirchenmusikdirektor : Eberhard Lauer (* 1956).
http://www.dommusik-hamburg.de
 

Les plans sonores de l'orgue Klais de l'Elbphilharmonie :

© Elbphilharmonie, Hamburg / Orgelbau Klais, Bonn

    Alimentation en vent
    Console mécanique
    Chorwerk (clavier inférieur, expressif)
4     Hauptwerk (équivalent de notre clavier de « Grand-orgue »)
5     Schwellwerk (équivalant de notre « Récit expressif »)
6     Solowerk (clavier de Solo – dont des jeux d'anches à forte pression, mais aussi une Stentorgambe)
7     Pedal (clavier de pédale, de part et d'autre de l'instrument)

Photo (vue aérienne de l'Elbphilharmonie) © Michael Zapf

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