Journal

Daniel Barenboim et les Wiener Philharmoniker au Théâtre des Champs-Elysées – Hiératique – Compte-rendu

Pour clore l’année 2016 et avant de poursuivre début janvier 2017(les 5, 6 et 7) le cycle des Symphonies de Bruckner à la Philharmonie avec son Orchestre de la Deutsche Staatsoper de Berlin, Daniel Barenboïm proposait au public du Théâtre des Champs-Elysées, avec les musiciens de l’Orchestre Philharmonique de Vienne, les six poèmes symphoniques de « Ma Vlást » (« Ma patrie ») de Bedřich Smetana.
 
Œuvre nationaliste et fortement ancrée dans l’imaginaire tchèque, cette partition puissante, dense, qui fleure bon aussi les prés et bois de Bohême, appelle une interprétation où la part de l’épopée le dispute à la respiration de la danse slave. Avec Barenboïm – qui comme à son habitude dirige par cœur – le caractère germanique et une certaine lourdeur de ton l’emportent sur la luxuriance des couleurs inhérentes à cette musique. Il y a bien sûr les Viennois avec la transparence des cordes, la rondeur de la sonorité, mais cela ne suffit pas à atténuer l’impression granitique qui se dégage d’un discours surligné à l’excès.
On a d’ailleurs connu des instrumentistes plus inspirés, et la petite harmonie ne se montre pas toujours à son meilleur sous cette baguette implacable, wagnérienne, plus portée à l’expression hiératique qu’à la poésie et au lyrisme. Accueil enthousiaste de la salle, mais à Paris Barenboïm bénéficie toujours de la même popularité.
 
Michel Le Naour

logo signature article

Paris, Théâtre des Champs-Elysées, 20 décembre 2016

Photo © DR

Partager par emailImprimer

Derniers articles