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Dan Zhu et L’Orchestre Lamoureux dirigé par Jurjen Hempel - Du plaisir et du caractère - Compte-rendu


17h, un TCE plein à craquer du parterre au paradis ; des grands-parents aux petits-enfants toute la famille a répondu présent pour un programme populaire au sens le plus noble du terme ! Ce dimanche, l’Orchestre Lamoureux reçoit le Néerlandais Jurjen Hempel. Ancien assistant de Valery Gergiev à Rotterdam entre 1996 et 1999, le chef est directeur du Netherlands Youth Orchestra depuis 2000 et s’est distingué il y a peu en dirigeant L’Ecole des femmes de Rolf Liebermann à l’Opéra de Bordeaux. Silhouette longiligne, geste à la fois ample et précis, Hempel ouvre le programme avec le Scherzo fantastique de Joseph Suk, pièce charmante et assez inoffensive qui traduit l’influence de Dvorak sur son gendre.

Après cette mise en bouche, vient le premier « tube » du programme, le Concerto de Sibelius. Né en 1982 et remarqué au Concours Reine Elisabeth en 2005, le Chinois Dan Zhu (un ancien élève de Gérard Poulet, Ruggiero Ricci et Aaron Rosand) se lance dans l’Opus 47 avec aplomb et ferveur, à mille lieues des Sibelius « papier glacé » de certain(e)s collègues de sa génération. Bien aidé par la direction pleine de souffle de Hempel et une phalange en très belle forme, le jeune virtuose signe une interprétation narrative d’où se dégage toute la veine rhapsodique de la partition. Pas étonnant que ce violoniste enthousiaste et rayonnant collabore régulièrement avec le pianiste Alexander Paley.

Pas d’entracte, juste quelques minutes de battement pendant lesquelles le public ne quitte pas la salle, ni des musiciens qui n’ont donc pas le temps de « refroidir ». Sans tarder, Hempel attaque la fameuse Symphonie « Du Nouveau Monde » : à son ardeur les musiciens répondent avec un engagement et un plaisir visible – qu’on ne constate pas dans tous les concerts du soir à Paris… Largo vibrant et subtil, Scherzo nerveux et jamais trop appuyé, Allegro con fuoco chauffé à blanc : ce Dvorak plein de caractère fait le bonheur d’un public fidèle à l’une des plus vieilles associations symphoniques parisiennes.

Alain Cochard

Paris, Théâtre des Champs-Elysées, 27 mars 2011

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Photo : Marco Borggreve

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