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Cornelius Meister dirige l’Orchestre de Paris - La surprise du chef – Compte-rendu

Pour ses débuts parisiens, le chef allemand Cornelius Meister (photo), 34 ans, directeur artistique de l’Orchestre Symphonique de la Radio de Vienne depuis 2010, a constitué pour le public une réelle découverte tant par la sûreté de sa direction que par ses qualités musicales dans un programme qui ne pardonne pas.
 
L’Ouverture de Hans Heiling de Heinrich Marschner (1833), une curiosité, dégage un parfum weberien proche de l’esprit du Freischütz. Le climat de forêt profonde fait la part belle aux cuivres et à l'harmonie. Le geste sobre, élégant et d’une énergie contrôlée de Cornelius Meister rend à cette partition romantique tout son lyrisme mordoré et sa saveur populaire.
 
Les pianistes David Bismuth, Adam Laloum et Emmanuel Christien rivalisent ensuite de souplesse et d’entente dans le Concerto n°7 pour trois pianos KV 242 de Mozart, établissant un dialogue franc et spontané. La Sérénade de Schubert, arrangée pour six mains par Carl Liba, apporte en bis une note insolite et ludique, loin du caractère originel du lied.
 
Dans la Symphonie « Ecossaise » de Mendelssohn, les instrumentistes de l’Orchestre de Paris rivalisent de connivence, aidés par une baguette souple et expérimentée. La complexité rythmique (Scherzo), les nuances les plus contrastées (Adagio cantabile) et la densité polyphonique (Finale maestoso assai) ressortent dans le cadre d’une superbe construction pensée dans les moindres détails. Musiciens et public sortent visiblement heureux d’un concert mené de main de maître.
 
Michel Le Naour
 
Paris, Salle Pleyel, 10 avril 2014

Photo © Rose Frank

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