Semyon Bychkov a toujours entretenu avec Richard Strauss des relations privilégiées tant pour l’opéra (Elektra) que la musique symphonique. La Symphonie Alpestre jouée avec son Orchestre Symphonique de la Radio de Cologne lui permet de mettre en avant les qualités de rigueur, le sens de la construction que demande cette vaste partition narrative mettant en jeu toutes les forces instrumentales de plus de cent trente musiciens. Le fil du discours n’échappe pas à une baguette qui, pourtant, alourdit parfois par une pâte sonore trop onctueuse le tissu symphonique déjà luxuriant, et les instrumentistes colonais, très disciplinés, n’ont pas la subtilité de timbre, la limpidité requise dans l’équilibre des plans sonores (les harpes par exemple sont noyées dans la masse).Toutefois, cette mise en scène musicale de l’évocation d’une journée passée dans les Alpes ne manque ni de puissance dynamique (Orage et tempête), ni de tendresse (Nacht), privilégiant l’éclat à la demi-teinte.

En début de concert, la connivence des sœurs Labèque dans le Concerto en mi majeur pour deux pianos et orchestre de Mendelssohn ne suffit pas à dépasser le caractère virtuose et extérieur de cette œuvre de jeunesse qu’elles connaissent pourtant sur le bout des doigts.

Michel Le Naour

Paris, Théâtre des Champs-Elysées, le 26 octobre 2009

Programme du Théâtre des Champs-Elysées

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