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Compte-rendu : Dans la grande tradition - Ingo Metzmacher dirige le Deutsche Sinfonieorchester

Depuis 2007, Ingo Metzmacher est le sixième chef d’orchestre après Ferenc Fricsay, Lorin Maazel, Riccardo Chailly, Vladimir Ashkenazy et Kent Nagano, à présider aux destinées du Deutsche Sinfonieorchester, une formation fondée en 1946 sous le nom de RIAS dans les décombres de la Seconde Guerre Mondiale. Orchestre de tradition avec désormais un directeur artistique de culture germanique, cette phalange s’est aussi fait une spécialité de la musique de notre temps. Programme en apparence composite (au Concerto pour violon de Beethoven succède L’Oiseau de feu dans sa version de 1910) mais parfaitement assumé par la cohérence de l’interprétation.

Dans le Concerto op 61, le violoniste grec Leonidas Kavakos ne joue pourtant pas sur le même registre: à la puissance drue et dense des tutti, le soliste répond par une exécution fluide, fine et souple, en définitive trop lisse pour susciter la tension. Le tempo plutôt lent (Allegro non troppo) ne favorise pas les élans dynamiques et le lyrisme à fleur de peau aplanit le plus souvent les contrastes. Serein dans le Larghetto, Kavakos ne trouve ses marques que dans un final plus enlevé et en accord avec les intentions du chef.

L’Oiseau de feu conjugue raffinement sonore, art des transitions, avec un caractère fauve et un sens des couleurs bien mis en valeur par les qualités des instrumentistes. Le discours n’en est que plus explicite et le déroulement du conte prend vie au fur et à mesure de cette évocation rendue évidente sous une baguette claire et précise. Le surprenant bis (la Marche militaire de Korngold), par son caractère parodique, apporte in fine un moment de détente.

Michel Le Naour

Paris, Salle Pleyel – 15 mars 2010

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Photo : DR
 

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