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Compte-rendu - Création du Concerto pour piano de Karol Beffa à Toulouse - Timbres, Espace, Mouvement

En effet, placée entre lyrisme et rythme, mélodie entrecoupée de percées de cuivres et de percussions dialoguant avec le soliste, l’œuvre, qui réclame de la part du pianiste des doigts d’acier mais aussi une finesse de dentelle, se meut dans une chorégraphie où passent les réminiscences de Ravel (Concerto en sol), de Ligeti (Etudes) et de Nancarrow (Etudes pour piano mécanique). Le final, en accélération constante (à la manière de Pacific 231 d’Honegger), hymne à la vitesse, est d’une implacabilité à couper le souffle et sera bissé à la demande du public enthousiasmé.
La même précision dans la direction de Sokhiev se retrouve dans une interprétation colorée et fauve d’Iberia et de La Mer pleine de vie, de mouvement, de jets de lumière. Ce n’est pas d’une mer impressionniste qu’il s’agit, mais d’une houle où l’orchestre fait feu de tout bois (Jeux de vagues) avec une aisance dans l’homogénéité et dans l’équilibre tout à fait séduisante. Une telle prise de risques, la fluidité et la souplesse dans les transitions (Dialogue du vent et de la mer) rappellent par certains côtés la vision d’un des grands interprètes de l’ouvrage : Charles Munch. A cet égard, la coda « très animée » empoigne sous l’élan d’un bras conquérant l’orchestre tout entier. Précédant la tournée que l’orchestre fait en Russie, ce concert laisse augurer des lendemains ô combien prometteurs.
Michel Le Naour
Toulouse, Halle aux grains, 28 mai 2009
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