Journal

Compte-rendu : Conversation musicale - Les musiciens de l’Orchestre de l’Opéra en musique de chambre

Consacré à des œuvres rares de compositeurs anglais du XXe siècle (Ralph Vaughan Williams, Frank Bridge, Benjamin Britten) le programme chambriste des musiciens de l’Orchestre de l’Opéra prend tout son sens parallèlement aux représentations de Billy Budd à la Bastille. Outre les pertinentes présentations musicologiques d’Hélène Pierrakos, les sept instrumentistes réunis pour l’occasion, les violonistes Eric Lacrouts et Cyril Ghestem, les altistes Etienne Tavitian et Jean-Charles Monciero, les violoncellistes Philippe Féret et Mathieu Rogué ainsi que le hautboïste Philippe Giorgi révèlent toutes leurs qualités sur la scène de l’Opéra Garnier.

Leur interprétation met bien en valeur la science d’écriture de Vaughan Williams (Phantasy Quintet) à la texture fine, souple, qui rappelle parfois Debussy et surtout Ravel. Dans le Lament pour deux altos de Frank Bridge, Etienne Tavitian et Jean-Charles Monciero rivalisent de finesse et de tendresse dans cette déploration proche de la musique élisabéthaine, tandis que le hautbois de Philippe Giorgi s’intègre avec ferveur et sens rhapsodique au discours des cordes dans l’inquiétant et fantomatique Quatuor-Fantaisie op 2 de Britten.

La force et la tendresse brahmsiennes du Sextuor à cordes en mi bémol majeur de Frank Bridge (photo), qui conclut la soirée, témoignent d’un déploiement quasi orchestral que les musiciens, complices, rendent avec la densité et l’homogénéité d’un ensemble à cordes constitué. Après une semblable exécution, il est aisé de comprendre les raisons pour lesquelles l’Orchestre de l’Opéra National de Paris tient le haut du pavé parmi les grandes formations de l’Hexagone.

Michel Le Naour

Paris, Opéra Garnier – 25 avril 2010

> Programme détaillé de l’Opéra Garnier

> Vous souhaitez répondre à l’auteur de cet article ?

> Lire les autres articles de Michel Le Naour

Photo : DR
 

Partager par emailImprimer

Derniers articles