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Compte-rendu : Chu-Fang Huang aux Midis du Louvre - Heureuse découverte

Dans le cadre des Concerts du Midi au Louvre qui proposent souvent de découvrir de jeunes interprètes prometteurs, la pianiste chinoise Chu-Fang Huang (27 ans), Premier Prix du Concours de Cleveland en 2005 montre, par la composition de son programme (trois sonates de Haydn, une œuvre de son compatriote Huang Ruo, et La Valse de Ravel), qu’elle se différencie de nombre de ses collègues du même âge, voire de la même nationalité, plus soucieux d’artifices que d’une véritable réflexion. Dès l’attaque de la Sonate n°46, Hob. XVI/ 31 de Haydn (une partition peu fréquentée au concert), la qualité d’un jeu bien articulé et subtilement dosé fait découvrir une artiste imaginative, impression qui se confirme dans l’exécution des Sonates n°47 et 60 de l’Autrichien qu’elle enchaîne avec un sens du phrasé bien dessiné, une précision dans la conduite d’un discours où les contrastes, les sautes d’humeur et les ruptures ne passent pas inaperçus. On souhaiterait parfois davantage de respiration mais la justesse de l’esprit haydnien s’impose dans chaque inflexion.

Après deux des Trois Pièces de Huang Ruo (compositeur né en 1976) assez percussives et répétitives, La Valse de Ravel dominée dans ses élans diaboliques et d’une palette de couleurs très riche, prouve que Chu-Fang Huang ne se laisse pas séduire par les seules sirènes de la virtuosité mais sait, là encore, faire preuve d’une musicalité à toute épreuve. On devrait entendre parler d’elle dans les années à venir.

Michel Le Naour

Paris, Auditorium du Louvre, 5 novembre 2009

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Photo : DR
 

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