Journal

Compte-rendu : Belle entente - Marek Janowski et l’Orchestre de Paris

Le second concert de Marek Janowski avec l’Orchestre de Paris se situe dans la même veine que le précédent*. Après Richard Strauss, le chef allemand accorde à Paul Hindemith (Métamorphoses symphoniques) et Joseph Haydn (la rare Symphonie n°99) tout le soin d’une interprétation aux tempos plutôt rapides mais toujours marqués du sceau de la clarté. Les Métamorphoses symphoniques sur des thèmes de Weber sont une leçon de style, faisant ressortir toute la complexité d’une écriture aux ramifications puissantes et denses. Colorée, d’une splendide saveur instrumentale (les musiciens de l’Orchestre de Paris s’engagent sous la direction d’un chef que visiblement ils respectent), la partition, qui pourrait être prétexte à une démonstration seulement technique, prend une légèreté de touche et une vigueur exemplaire tout au long de ses quatre épisodes.

La même tenue prévaut dans la Symphonie n°99 de Haydn (composée en 1793) où le chef allège la pâte sonore avec une vivacité, un entrain, une alacrité, une fébrilité, qui n’interdisent pas des instants d’émotion contenue (Adagio). Une conception aussi assumée répond parfaitement à l’esprit si inventif d’un compositeur sans cesse en quête de trouvailles formelles.

Soliste du Concerto pour violoncelle n°1 de Saint-Saëns, la jeune Marie-Elisabeth Hecker (photo) (victorieuse du Concours Rostropovitch en 2005), possède charme et élégance sans jamais imposer une sonorité large et profonde. La grâce éloquente comme l’assise technique souveraine dont elle fait preuve ainsi que l’accompagnement attentif de Marek Janowski sont un pur bonheur.

Michel Le Naour

Paris, Salle Pleyel, 17 mars 2010

* cf. concertclassic.com le 10 mars

> Programme détaillé et réservations à la Salle Pleyel

> Vous souhaitez répondre à l’auteur de cet article ?

> Lire les autres articles de Michel Le Naour

Photo : DR
 

Partager par emailImprimer

Derniers articles