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Carte blanche à Jean-Claude Pennetier

Du 7 au 21 février, la salle Cortot accueille Jean-Claude Pennetier pour cinq concerts, en solo, en famille ou entre amis. Une série entièrement conçue par le pianiste et riche de programmes parfois étonnants. L’un de nos plus fins musiciens, en liberté !

Carte blanche… Blanche comme la toile à laquelle le peintre est sur le point de se confier… Jean-Claude Pennetier se compare d’ailleurs volontiers à « un peintre qui aurait eu envie de monter une exposition ». « Montrer quelle fidélité on a avec des œuvres, des compositeurs », telle est le dessein d’une série de cinq concerts qui « débute sous le signe des liens familiaux et se referme sous celui des liens amicaux ».

C’est en effet en compagnie de sa femme France, pianiste, et de son fils, Georges, percussionniste, que Pennetier ouvre (7/02) sa carte blanche avec un concert de musique du XXe siècle et d’aujourd’hui. Si l’interprète est d’abord aujourd’hui associé au grand répertoire classique et romantique, il ne faudrait pas oublier la ferveur avec laquelle, dans les années 1970-1980, il s’est dédié au répertoire contemporain, à la création – à l’instar de ses confrères Georges Pludermacher et Jean-François Heisser.

Des pages de Messiaen, Reibel, Taïra et Georges Pennetier composent le programme d’un premier concert où l’on trouve également un ouvrage de Bruno Ducol écrit pour le Trio Pennetier : Treize Fenêtres. « Une partition très fouillée, très fine, organisée avec une grande sensibilité au son et au rythme, précise J.C. Pennetier, pas du néo-je-ne-sais-quoi ! »

Mozart, incontournable auteur de l’année 2006, est évidemment présent dans la série, à deux reprises même. D’abord sous la forme d’un récital « en miroir » (9/02) associant l’auteur de Don Giovanni à Schubert ( les Sonates en la majeur KV 331 et D. 664 et les Sonates en la mineur KV 310 et D. 784.), mais aussi en musique de chambre grâce à un fidèle complice de Pennetier : le Quatuor Ysaÿe - pour les deux quatuors avec piano et le Concerto n°14 KV 449 en version quintette (21/02).

Mais avant cette conclusion « sous le signe des liens amicaux », Pennetier aura donné un récital beethovénien de haut vol (14/02). Opp. 101, 106 « Hammerklavier » et 109 : « des rocs, des partitions inépuisables », s’enthousiasme un interprète qui confie « la joie extraordinaire » qu’il éprouve à jouer une œuvre telle que l’Opus 106 et deux autres sonates « où l’on sent Beethoven au-delà de tous les conflits », mu par une « jubilation qui n’est pas une gaieté naïve. »

Une carte blanche ? «Une carte libre » d’abord au cours de laquelle, dégagé des contraintes que subit souvent un pianiste dans le choix de ses programmes, Pennetier s’est offert le plaisir d’un autre récital « en miroir » associant Chopin et Fauré (16/02). L’initiative se révèle pour le moins originale car on y entendra, entre autre, les neuf rares Préludes de Fauré enchâssés dans une sélection de douze préludes tirés de l’Opus 28 du Polonais.

J’ai eu l’occasion de pester il y a peu dans ces colonnes contre le manque d’originalité de nombre de programmes de récitals. Mais il est des exceptions à ce constat : on s’en serait voulu de ne pas mettre l’accent sur celle, particulièrement heureuse, que constitue cette carte blanche !

Alain Cochard

Salle Cortot. Les 7, 9, 14, 16 & 21 février (toujours à 20h30).

Détails et réservations

Photo : DR
 

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