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Boris Berezovsky en terre d’élection

Changement de programme ! Les temps sont durs pour les tournées internationales d’orchestres symphoniques et les Productions Sarfati ont ainsi dû annuler la venue de l’Orchestre National de Hongrie dirigé par Zoltan Kocsis pour une soirée où l’on attendait Boris Berezovsky dans le Concerto n°1 de Johannes Brahms.

Tout n’est cependant pas perdu pour les amoureux de piano et les admirateurs du virtuose russe, puisque ce dernier demeure programmé en solo le 30 novembre à Pleyel dans un programme à la mesure du prodigieux virtuose qu’il est. Liszt a beaucoup occupé les récitals de Berezovsky depuis quelques mois – on songe à celui donné dans le cadre du 30ème Festival Piano aux Jacobins en septembre dernier – et c’est une fois de plus, nul ne s’en plaindra, cet auteur qui occupe la soirée de lundi prochain avec l’intégralité des douze Etudes d’exécution transcendante. Un défi pianistique et musical que les interprètes ne relèvent pas si souvent que cela en concert. Bertrand Chamayou aura été l’un des rares dans une période assez récente, et avec succès ; on espère d’ailleurs vivement que le Français se replongera dans ce cahier l’occasion de l’année Liszt en 2011.

La version des Etudes que l’on connaît aujourd’hui date de 1851. Installé à Weimar et décidé, comme il l’avait écrit au grand-duc Charles-Alexandre de Saxe, « à briser sa chrysalide de virtuose et à laisser plein vol à sa pensée », le musicien profita de cette période clef de sa carrière pour entreprendre des ouvrages majeurs – de nombreux poèmes symphoniques, la Sonate en si, mise en chantier en 1852, etc. – et pour en mettre d’autres définitivement au point. Ainsi l’Etude en douze exercices de 1826, devenue Vingt-quatre Grandes Etudes en 1837, se métamorphosa-t-elle in fine en douze Etudes d’exécution transcendante.

D’exercices on est passé à de véritables poèmes pour piano où s’exprime la profonde maturation du langage lisztien. Ce piano orchestral, tout de contrastes, de couleurs, d’images, ouvre les portes du futur – comme celui des Etudes de Chopin, mais avec des moyens et dans un esprit bien différents. Dire qu’il va comme un gant au tempérament et au jeu gorgé de timbres de Berezovsky est un euphémisme : on s’impatiente de l’entendre s’emparer de ce cycle !

Alain Cochard

Salle Pleyel
Lundi 30 novembre -20 h

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Photo : DR
 

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