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Bertrand Chamayou et Emmanuel Krivine avec l’Orchestre National de France – Sur une même longueur d’onde – Compte-rendu

Ricardo Muti souffrant, ce concert de l’Orchestre National est confié à Emmanuel Krivine (photo), que les musiciens connaissent bien et dont le nom est souvent évoqué pour succéder à Daniele Gatti. Le programme, légèrement modifié, débute par l’Ouverture du Corsaire de Berlioz prise à bras-le-corps par un chef au tempérament volcanique dont la fébrilité est pourtant remarquablement contrôlée.
Dans le Concerto n° 2 de Saint-Saëns, Bertrand Chamayou délivre une interprétation virtuose, attentive aux timbres et qui se joue des difficultés avec une aisance féline proche de celle d’un Aldo Ciccolini, servie par un accompagnement racé.
 
Morceau de bravoure, la Cinquième Symphonie de Chostakovitch est tenue jusqu’au bout par une baguette incisive, expressive, qui sait admirablement construire la progression de l’œuvre jusqu’au climax de l’Allegro non troppo final. Dans l’acoustique analytique Auditorium de Radio France, Krivine sait équilibrer les pupitres tout en exacerbant la tension par une gestique dynamique, offrant à chacun (superbes interventions d’Hervé Joulain au cor) la possibilité de se surpasser. Le courant passe incontestablement, et le public, par ses rappels, en apporte la preuve.
 
Michel Le Naour

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Paris, Auditorium de Radio France, 3 mars 2016

Photo Emmanuel Krivine © Philippe Hurlin

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