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Alain Planès et les Solistes de l’Orchestre des Champs-Elysées – Le maître et l’élève – Compte-rendu

Dans le cadre des « Rumeurs » de Pelléas et Mélisande au Comique, Alain Planès (photo) et les Solistes de l’Orchestre des Champs-Elysées conjuguaient leurs forces pour interpréter deux œuvres de la musique de chambre française : le rare Quintette pour vents et piano en ré mineur op. 8 d’Albéric Magnard (1894) et le célèbre Quintette pour piano et cordes en fa mineur de César Franck (1879).
 
Excellente idée de rapprocher l’élève et le maître : si le sens de l’architecture de l’un n’égale pas le lyrisme passionné de l’autre, l’exécution engagée et maîtrisée des musiciens, leur sens du dialogue et leur compréhension mutuelle rendent à ces partitions de la fin du XIXème siècle tout leur contenu expressif et leur dimension orchestrale.
 
Le poids de ce concert repose pour beaucoup sur les épaules d’Alain Planès qui, sur un Blüthner de 1856 superbement restauré, fait oublier les marteaux pour délivrer une exécution tour à tour ample et colorée (les mouvements extrêmes du Quintette de Magnard), légère, élégante et poétique (mouvement lent du Quintette de Franck). Les Solistes de l’Orchestre des Champs-Elysées participent à cette fête, aussi bien la flûte, le hautbois, la clarinette et le basson, que les archets à la ligne soutenue en parfait accord avec un clavier qui les porte et structure le propos. Une soirée revigorante, inventive et chaleureuse.
 
Michel Le Naour
 
Paris, Opéra-Comique, 22 février 2014
 
Photo © Eric Larrayadieu
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