Depuis son arrivée à l’Opéra de Dijon, Laurent Joyeux a contribué à une diversification de la programmation artistique d’une institution qui, après avoir donné Ariane et Barbe-Bleue de Dukas il y a peu, se lancera dans la Tétralogie en fin d’année. On n’est pas dans la ville natale de Rameau pour rien : a côté d’ouvrages des XIXe et XXe siècle et de la création, la musique baroque occupe une place de choix à l’Opéra de Dijon, grâce en particulier à la relation privilégiée que l’institution a nouée avec Le Concert d’Astrée d’Emmanuelle Haïm, ensemble et chef qui seront bientôt au cœur d’une nouvelle production maison où un prélude, intitulé «Pan et Syrinx », composé de quelques pages de Lully et de Marais, précède le bref Actéon que Marc-Antoine Charpentier fit entendre en 1684 à l’Hôtel de Guise.

Quatre ans avant David et Jonathas, le musicien livrait un « opéra de chasse » en un acte dont l’inventive concision apparaît a posteriori riche de promesses. C’est avec la volonté de « mettre en valeur dans l’œuvre sa dimension mythologique brassée de pulsions sauvages et barbares, à l’aube des temps, dans l’obscurité, les forêts profondes, une humanité incertaine déchirée entre l’animal et le divin », que le metteur en scène Damien Caille-Perret s’est emparé de l’ouvrage, avec le concours de Céline Pérignon (scénographie et costumes). Quant à l’équipe de jeunes chanteurs réunis pour l’occasion (Samuel Boden, Lucy Page, Elodie Kimmel, Cécile Dalmon, Eugénie Lefevre, Anna Wall), elle ne fait qu’attiser l’envie de découvrir ce cynégétique spectacle.

Alain Cochard

Charpentier : Actéon
Les 1er et 3 février 2013 (séance scolaire le 4 fév.)
Dijon – Grand Théâtre
www.opera-dijon.fr

> Vous souhaitez répondre à l’auteur de cet article ?

> Lire les autres articles de Michel Le Naour

Photo : DR