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Aaron Pilsan à l’Auditorium du Louvre – Subtil et sans ostentation – Compte-rendu

Dans la série « Premiers feux » de l’Auditorium du Louvre, le jeune pianiste autrichien Aaron Pilsan (né en 1994), déjà remarqué par son enregistrement d’œuvres de Schubert et Beethoven (Naïve), présentait un programme ambitieux où l’on a pu mesurer l’éventail des possibilités.
 Ce disciple du grand pédagogue Karl Heinz Kämmerling au Mozarteum de Salzbourg a aussi étudié à Hanovre auprès de Lars Vogt et a reçu (en 2014) une bourse de la Société Mozart de Dortmund. C’est précisément par la Sonate n° 13 K. 333 que débute son récital ; partition au ton doux-amer où derrière l’élégance se cache l’envers du miroir. L’agilité digitale et la souplesse d’intonation prévalent dans une lecture raffinée et sans fautes de style qui manque pourtant de sens dramatique. Toutefois, le dosage des nuances, l’absence de raideur et la sûreté du goût rendent ce Mozart agréable à l’écoute.

© Franck Juery/ Naïve

Le Rondo capriccioso op. 14 de Mendelssohn, servi par un jeu fluide et d’une belle transparence, précède les 12 Etudes op. 10 de Chopin. Elles conviennent à un artiste au toucher subtil qui ne force jamais le son et sait caractériser chaque pièce avec une virtuosité très contrôlée et dénuée d’ostentation. En bis, une Berceuse de Chopin au galbe délicat et à la palette irisée confirme les qualités instrumentales d’un interprète qui préfère l’intériorité à la démonstration. Mais l’adaptation jazzy de la Marche turque de Mozart avec laquelle il conclut prouve qu’il peut, le cas échéant, sortir de ses gonds.
  
 
Michel Le Naour

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Paris, Auditorium du Louvre, 9 mars 2017

Photo © Franck Juery / Naïve

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