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6ème édition d’Orchestres en Fête - A l’écoute du public

Lancée il y a cinq ans à l’initiative de l’Association Française des Orchestres (AFO), l’opération « Orchestres en Fête » aborde une 6ème édition qui se tiendra, partout en France - et même un peu au-delà - du 15 au 24 novembre, avec pour parrain cette fois l’éclectique trompettiste Ibrahim Maalouf.

Comme de coutume, la manifestation regroupe une trentaine de formations symphoniques (32 précisément) réparties sur l’ensemble de l’Hexagone. La dimension européenne n’est pas absente, comme le prouvent la participation de l’Orchestre Symphonique de Barcelone (membre de l’AFO depuis 2012) ou l’initiative conjointe de l’Orchestre de Picardie et de l’Orchestre de Bretagne qui, dans le cadre du réseau ACT (A Common Territory : créé en 2011 à l’initiative de l’Orchestre de Picardie il concerne le Nord-Ouest de la France et l’Est de l’Angleterre) se lancent dans le Requiem de Verdi avec concours du Chœur du Festival de Brighton et de jeunes artistes issus d’un programme de Covent Garden. Si, en apparence, peu de différences apparaissent par rapport aux précédentes éditions, on constate, comme s’en félicite Philippe Fanjas, Directeur de l’AFO, « que les orchestres construisent des événements spéciaux pour Orchestres en Fête de manière de plus en plus impliquée et solidaire »

La manifestation draine environ 100 000 auditeurs chaque année ; un public dont la présence est source d’enseignements pour l’avenir. Rien d’un hasard si la 6ème édition d’Orchestres en Fête correspond au lancement, à l’initiative de l’AFO, d’une enquête nationale sur les publics de l’orchestre. Menée avec le concours de l’agence Aristat, elle se prolongera jusqu’en mai 2014 et, après un rendu partiel fin 2014, les conclusions définitives seront connues à la fin du premier semestre 2015. Des informations précieuses sur la sociologie du public, sur ses motivations, mais aussi sur les blocages qui freinent ou empêchent le déplacement au concert. Noué l’an passé, le partenariat avec la SNCF se confirme et se traduit par des actions tant dans les gares qu’à bord des trains ; une manière de créer un relation directe entre les musiciens et les voyageurs et d’attirer l’attention de ces derniers sur les diverses initiatives suscitées par la manifestation. Ainsi le voyageur arrivant à Lyon samedi 16 novembre aura-t-il peut-être envie d’aller écouter (à 18h) le concert de l’Orchestre National de Lyon (photo), dirigé par Leonard Slatkin, dans un programme associant les populaires Planètes de Holst au rarissime mais beau Concerto pour orgue du Belge Joseph Jongen (1873-1953) dans l’interprétation de Vincent Warnier. Une occasion aussi de découvrir l’instrument de l’Auditorium après les travaux dont il a bénéficié.

Si le grand répertoire se taille une place de choix dans les divers programmes des 32 orchestres participants, on se félicite de la présence d’œuvres méconnues (le Concerto pour contrebasse de Koussevitzky à l’Orchestre de Bretagne, des pages de Tippett à Strasbourg, de Jolivet à l’Orchestre d’Auvergne, etc.) mais aussi d’auteurs contemporains. Ainsi l’Orchestre Symphonique de Mulhouse donne-t-il le merveilleux Concerto pour alto « Astrophonia » de Krystof Maratka, tandis que le Philharmonique de Radio France est dans la fosse de l’Opéra Comique pour trois – seulement, hélas ! - représentations de Written on the Skin de George Benjamin en création parisienne. La programmation d’Orchestres en Fête ne se réduit pas au symphonique et l’on y trouve parfois aussi des œuvres lyriques (Le Freischütz par le Philharmonique de Nice). N’oublions pas non plus les concerts en petits effectifs et la musique de chambre, qui s’intègrent plus d’une fois dans des actions en direction du jeune public – une cible particulièrement choyée. « Orchestres en Fête, résume Philippe Fanjas, est une contribution à un mouvement de défense de la musique de patrimoine et de création, des musiciens et des orchestres qui la jouent et des mélomanes qui ont envie d’aller on concert. Nous avons la conviction de contribuer à maintenir tout un maillage musical sur le territoire. Parmi nos actions il ne faut pas oublier celles, invisibles mais essentielles, en direction des parlementaires, des conseillers généraux et régionaux. Il est important de faire comprendre à quoi correspondent les investissements de fonds publics destinés aux orchestres. »

L’avenir d’Orchestres en Fête ? Des changements se profilent et selon Philippe Fanjas, « des annonce fortes seront faites dans les deux ou trois mois à venir. » La future Philharmonie de Paris ? « Elle est vécue par nous comme le lieu symbolique de la vie musicale du pays tout entier », confie-t-il sans en dire plus pour l’instant.

Alain Cochard

Orchestres en Fête
Du 15 au 24 novembre 2013
Programmation détaillée sur : www.orchestresenfête.com

Site de l’Association Française des Orchestres : www.france-orchestres.com

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Photo : DR
 

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