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58e Concours international de jeunes chefs d’orchestre de Besançon – Une attractivité intacte

[M.a.j. 20/09] Les trois candidats retenus au terme de la demi-finale (Opéra & Concerto) du 20/09 sont
Chao DONG (Chine, 25 ans), Hae LEE ( Corée, 32 ans) & Swann VAN RECHEM ( France, 25 ans).
On les retrouvera en finale, à la tête de l'Orchestre national d'Île-de-France samedi 23 septembre à 16h. 

[M.a.j. 19/09] Les huits candidats retenus pour la demi-finale au terme des deux tours symhoniques sont : So AWASUTJI ( Japon, 34 ans), Mattia BORNATI (Italie, 27 ans), Hilo Tiago CARRIEL DA SILVA (32 ans), Chao DONG (Chine, 25 ans), Joséphine KORDA (Britannique, 26 ans), Hae LEE ( Corée, 32 ans), Kyungmin PARK (Corée, 28 ans), Swann VAN RECHEM ( France, 25 ans).

Le rendez-vous est incontournable pour les amoureux d’orchestre et les curieux de talents nouveaux : tous les deux ans Besançon accueille, dans le cadre de son Festival international de Musique, un Concours international de direction d’orchestre particulièrement couru depuis sa fondation en 1951 à l’instigation d’Emile Vuillermoz. Il y eut bien sûr Seiji Ozawa en 1959, Michel Plasson en 1962, et bien d’autres ensuite ... Pour se cantonner à une période relativement récente, les auditeurs présents à Besançon lors des victoires de Lionel Bringuier (2005) Kazuki Yamada (2009), Jonathon Heyward (2015) ou Ben Glassberg (2017) se souviennent non sans émotion de ces moments lorsqu’ils considèrent la carrière que mènent désormais ces artistes. Ben Glassberg qui fait d’ailleurs l’actualité lyrique en cette rentrée à l’Opéra Rouen en dirigeant une très originale production de Carmen (avec mise en scène « restaurée ») proposée par le Palazzetto Bru Zane.
 

Jean-Michel Mathé © Yves Petit
 
Retour à Tokyo
 
On attend avec impatience le verdict du jury samedi 23 septembre en soirée. Il marquera le terme d’une 58e édition qui, souligne, Jean-Michel Mathé, directeur du Festival international de Musique de Besançon, « s’est déroulée dans des conditions bien plus normales que la précédente, encore marquée par les conséquences de la crise sanitaire. »
C’est par la présence physique face au candidat que l’on peut véritablement juger de ses aptitudes. Pas de concession sur ce point, J.-M. Mathé et son équipe y sont résolument attachés – on ne peut que les approuver –, même si cela implique une organisation complexe. Partagées entre Paris, Besançon, Berlin, Montréal et Tokyo (à la différence de l’édition 2021 qui avait choisi la Chine pour les présélections en zone asiatique ; ce qui explique un nombre relativement important de dossiers japonais cette fois), les présélections témoignent d’une profonde équité vis à vis des candidats (âge limite 35 ans). Jacques Mercier (Premier Prix du Concours de Besançon en 1972) et la violoniste Yulia Kopyleva ont en effet été présents à toutes les étapes du processus (du 13 avril au 3 mai derniers), avec les deux mêmes pianistes (David Berdery et Paul Montag) et un programme unique réunissant les Danses symphoniques de Rachmaninoff et la 2Symphonie de Beethoven.
 

Jacques Mercier © Michele Crosera

20 candidats, 11 nationalités
 
Quant à l’attractivité exercée par le Concours de Besançon, elle ne dément pas ! Les organisateurs avaient dû bloquer le nombre de dossiers d’inscription à 275 (chiffre auquel s’ajoutaient 100 personnes sur liste d’attente, qui n’ont pu être prise en compte). 20 candidats ont donc rendez-vous à Besançon ,dont 4 Japonais, 3 Coréens, 3 Allemands, 2 Français, 2 Chinois, 1 Canadien, 1 Letton, 1 Italien, 1 Brésilien, 1 Polonais et 1 Britannique.
Et les femmes ? Jean-Michel Mathé constate, non sans regret, que la direction d’orchestre demeure pour l’heure une activité très genrée. Trois femmes seulement (une Allemande, une Britannique et une Polonaise) sont présentes parmi les vingt candidats attendus à Besançon, proportion équivalente à celle que l’on relevait dans les dossiers d’inscription. Parmi les participants au 58e Concours, on relève la présence de quatre chefs déjà sélectionnés en 2021 (1), dont deux étaient allés jusqu’en demi-finale. « La décision du jury des présélections d’accepter une nouvelle participation a été motivée, insiste J.-M. Mathé, par le constat de progrès tangibles en l’espace de deux ans. »
 
L’opéra et le concerto privilégiés
 

Quant au déroulement des épreuves à Besançon, toutes publiques hormis la répétition de la finale, certaines évolutions sont à souligner. A commencer par la possibilité laissée à l’ensemble des candidats de tous passer le cap de la première étape (18/09) et d’aller jusqu’au 2tour symphonique (19/09). En ce qui concerne la demi-finale (20/09 ; 8 candidats max.), les responsables du Concours ont décidé de supprimer la partie oratorio, insuffisamment révélatrice à leur sens, pour mettre l’accent sur l’accompagnement des chanteurs et le concerto, plus décisifs dans les choix des jurés. Une demi-finale que Besançon organise en collaboration de l’Ecole Normale de Musique-Alfred Cortot pour le chant (point qui confirme le remarquable niveau en ce domaine d’une institution dont la renaissance se confirme un peu plus chaque jour) et avec celle de l’excellente Natacha Kudristkaya pour le volet concertant (des extraits du Concerto en sol de Ravel et du fa mineur de Chopin).
 

Yutaka Sado, président du jury du 58e Concours © Yuji Hori
 
Finale avec l’Orchestre national d’Île-de-France
 
L’Orchestre Victor Hugo sera comme de coutume au rendez-vous du Concours jusqu’au terme de la demi-finale. La dernière épreuve (23/09 – 16h – 3 candidats max.) verra pour sa part entrer en jeu l’Orchestre national d’Île-de-France dans un programme réunissant l’ouverture de Così fan tutte, Don Juan de Richard Strauss et Living happily during the war d’Alexandros Markeas, compositeur dont la résidence de deux ans au Festival international de musique de Besançon prend fin avec une création et commande du Concours dont le titre laisse imaginer qu’elle n’est nullement indifférente à la guerrière actualité de l’Europe.
 
Un chef asiatique pour la première fois à la présidence du jury
 
Délibération rapide ou prolongée ; Grand Prix ou pas (2021 avait, de façon totalement argumentée, décidé ... de ne pas choisir) ? Nous le saurons le 23 septembre, au terme des discussions et des votes d’un jury pour la première fois présidé par un chef asiatique. Yutaka Sado (vainqueur du Concours en 1989) occupe en effet cette place, entouré de musiciens, chefs ou instrumentistes : Hans Graf, Juliette Kang, Yulia Kopylova, Alexandros Markeas, Jean-François Verdier, Débora Waldman, Jacques Mercier et Caroline Séguin.
Bonne chance à tous – et que la musique gagne !

 
Alain Cochard
 

(1) Le Japonais Yu Sugimoto (32 ans) était présent en demi-finale et 2021, mais aussi en 2019
 
 
58 Concours international de jeunes chefs d’orchestre de Besançon (dans le cadre du 76e Festival international de Musique )
Du 17 au 23 septembre 2023

festival-besancon.com/58-concours-2023/
 
Photo © Concours international de musique de Besançon

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