Journal

Rentrée de l’Orchestre national d’Île-de-France – Bonheurs d’automne

 
 
 
L’Orchestre national d’Île-de-France a fait sa rentrée parisienne il y a peu à la Cité de la musique, sous la baguette de son directeur musical Case Scaglione (1). Rien d’une mise en jambes, mais une soirée où, d’emblée, la formation est apparue en forme resplendissante dans un programme qui faisait une large place à Serge Rachmaninoff.(2)

 

© Ondif
 

 
Un grand pianiste de retour à l’Ondif
 
Avec Federico Colli en soliste, on s’est une fois de plus félicité que la phalange francilienne reçoive ce splendide pianiste ... et, un fois de plus, on a regretté qu’elle soit la seule en France, sauf erreur de notre part, à inviter un artiste dont le talent a fait merveille une fois de plus. Après un mémorable Concerto n°3 de Rachmaninoff à l’Ondif en janvier dernier, Colli retrouvait le compositeur russe avec la Rhapsodie sur un thème de Paganini. Virtuosité concentrée, dédaigneuse de tout effet, variété des couleurs, aptitude à saisir les atmosphères changeantes de la partition : l’Italien est vraiment à sa place dans un exercice de virtuosité(s) conjuguée(s) entre le clavier et l’orchestre. Redoutable pour ce dernier aussi, l’Opus 43 peut compter sur la direction précise et dynamique de Case Scaglione. Un accompagnement vivant, foisonnant de couleurs, qui permet au pianiste de parvenir à ses fins avec une musicalité et une classe que l’on voudrait plus largement célébrées de ce côté-ci des Alpes. Princier, le Bach/Petri offert en bis ne pouvait que renforcer ce souhait.

 

© Ondif

> Les prochains concerts "Rachmaninoff" en Ile-de-France <

 
Dans Eugène Onéguine en février
 
Les Danses symphoniques, l’autre chef-d’œuvre tardif de Rachmaninoff, trouvaient place à côté de la Rhapsodie. Scaglione et ses troupes ont su explorer l’ouvrage de manière aussi dense que troublante jusqu’à l’acmé de la puissante et testamentaire pièce conclusive. À saluer aussi, en ouverture de soirée, un très bel Intermezzo de Cavalleria Rusticana et, non moins réussi, celui de Manon Lescaut, donné en en bis. Ce qui n’aura fait que rappeler quel magnifique chef lyrique est aussi Case Scaglione : une facette de son art qui s’illustrera en début d’année prochaine à l’Opéra de Paris où le maestro dirigera (du 18 au 27 février à Garnier) la nouvelle production d’Eugène Onéguine que la Grande Boutique confie au Britannique Ralph Fiennes. (3)

 

 

 
Sibelius sous l’archet de Simone Lamsma
 
Autre artiste de premier ordre mais, là encore, trop peu présente en France, la violoniste Simone Lamsma a été plusieurs fois invitée par l’Orchestre national d’Île-de-France. On est heureux de découvrir son enregistrement du Concerto de Sibelius, réalisé sous la direction de Case Scaglione (#NoMad Music, disponible depuis la fin septembre uniquement sur les plateformes d’écoute) (4). D’une pureté aussi intense que prenante, la vision de l’artiste néerlandaise peut il est vrai compter sur la complicité avec un chef auquel la musique du Finlandais réussit tout particulièrement.

 

Ann-Estelle Médouze © Christophe Urbain
 

 
De Mozart à Nino Rota ... et à Bizet !
 
Décidément, l’Ondif nous gâte en cet automne. À la soirée de rentrée et à la sortie du Sibelius, il convient d’ajouter un concert de musique de chambre spécial Halloween (le 31 octobre au Château de Champs-sur-Marne (5) ), et une série « de Mozart à Nino Rota ». Ce programme, emmené par Ann-Estelle Médouze, magnifique premier violon supersoliste de l’Ondif, fait figure de tour d’Europe de l’orchestre à cordes, du Divertimento KV 138 de Mozart au Concerto per archi de Nino Rota, en passant par la rare Kleine Suite op. 1 de Nielsen et la Sérénade pour cordes d’Elgar. À découvrir à Villiers-sous-Grez (2 nov.), Meaux (4 nov.), Le Vésinet (5 nov.) et Marly-la-Ville (9 nov.).(6)
Signalons enfin que l’Ondif participera les 7 et 9 novembre à  l’Opéra de Massy à une version de concert des Pêcheurs de perles, sous la direction de Robert Tuohy et avec les voix d’Erminie Blondel, Sahy Ratia, Jérôme Boutillier et Patrick Bolleire.(7) Alléchante perspective tandis que l'année Bizet touche à sa fin.

Alain Cochard
 

> Les prochains concerts symphoniques à la Philharmonie de Paris <

(1) Signalons que le chef américain, en poste depuis 2019, sera remplacé à partir de la saison 2027-2028 par l’Espagnol Pablo González : www.orchestre-ile.com/page/actu-nomination-pablo-gonzalez

(2) Paris, Cité de la musique, Salle des concerts, 16 octobre 2025

 
 
Concert Halloween

(5) www.orchestre-ile.com/concert/saison-de-musique-de-chambre---concert-halloween-969

De Mozart à Nino Rota

Les Pêcheurs de perles
 
 
Photo © Ondif
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