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Yes ! de Maurice Yvain par les Frivolité Parisiennes au Café de la Danse – Délice des années folles

Avec un théâtre de l’Athénée en travaux, la compagnie Les Brigands – très occupée par la tournée d’une réjouisssante production des Chevaliers de la Table Ronde d’Hervé - n’aura pu venir offrir au public parisien le spectacle de musique légère française auquel il a été habitué durant les fêtes depuis des années. Par chance, la jeune compagnie Les Frivolités Parisiennes, dont on a plusieurs fois salué ici les mérites (à l’occasion de L’Ambassadrice d’Auber, Bonsoir Monsieur Pantalon de Grisar ou du Guitarrero d’Halévy) (1), s’apprête à combler un peu de ce manque avec trois représentations de la comédie musicale Yes ! de Maurice Yvain (1891-1965) sur la scène du Café de la Danse.
Un coup de projecteur opportun sur un compositeur dont 2015 aura marqué le cinquantenaire de la disparition et sur une remarquable partition, née de la collaboration du musicien avec Pierre Soulaine et René Pujol pour le livret et l’épatant Albert Willemetz pour les « lyrics », dont la création se tint le 27 janvier 1928 à Paris au Théâtre des Capucines.
 
Après des débuts marqués par quelques chansons (interprétées par Mistinguett entre autres), Yvain se lança dans l’opérette en 1922 avec Ta bouche, point de départ d’une vaste production de plus d’une vingtaine de titres qui se referma en 1958 par Le Corsaire noir. Relativement précoce donc dans le parcours du musicien, Yes !  est un vrai délice, un condensé d’esprit années folles mettant en scène toute une galerie de personnages savoureux, d’un roi des pâtes alimentaires à un jeune politicien aux dents longues en passant par une charmante manucure. Nul doute que les jeunes voix des Folies Parisiennes vont redonner toutes ses couleurs et son piquant à la partition d’Yvain - dont quelques morceaux sont passés à la postérité, à commencer par le « Yes ! : Moi je cherche un emploi » de Clémentine qu’Arletty, qui figurait dans l’équipe de la création, a popularisé. La version originale à deux pianos a été retenue : Michaël Ertzscheid et Nicolas Royez seront à l’œuvre.
 
Gage de verve et de pétillement, un artiste familier de l’univers de la comédie musicale, Christophe Mirambeau,
signe la « mise en jeu » (avec le concours de Caroline Roëlands pour la chorégraphie), le tout sous la direction musicale de Jean-Yves Aizic. Autant dire que ce Yes ! a mis tous les atouts de son côté. Un antidote parfait au traditionnel petit coup de blues du début janvier.
 
Notez enfin que Les Frivolités Parisiennes s’apprête à faire renaître Don César de Bazan de Massenet qui, après Saint-Dizier (28 février), se verra à Paris (13 mars), Dreux (22 avril), Reims (29 avril) et Thaon-les-Vosges (25 septembre). Avis aux curieux !
 
Alain Cochard

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(1) Lire les comptes-rendus :
L’Ambassadrice : www.concertclassic.com/article/lambassadrice-dauber-par-les-frivolites-parisiennes-henriette-est-de-retour
 
Bonsoir Monsieur Pantalon : www.concertclassic.com/article/bonsoir-monsieur-pantalon-dalbert-grisar-leuropeen-un-regal-compte-rendu
 
Le Guitarrero : www.concertclassic.com/article/le-guitarrero-dhalevy-au-theatre-de-la-porte-saint-martin-enthousiasmant-compte-rendu
 
Yvain : Yes !
Par la Compagnie Les Frivolités Parisiennes
7, 8 et 9 janvier 2015 – 20h
Paris – Café de la Danse (5 Passage Louis-Philippe / 75011)
www.cafedeladanse.com
 
Site des Frivolités Parisiennes : www.lesfrivolitesparisiennes.com

Photo © Louis Bastiat

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