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Trois questions à Jean-Marie Ségrétier, fondateur de l’Académie internationale & Festival de musique ancienne de Lisieux - « Un énorme puzzle dont les pièces s’emboîtent bien »

 La ville de Lisieux (Calvados) a accueilli du 8 au 15 juillet la 26e édition de son Académie internationale & Festival de musique ancienne. Sept concerts étaient programmés auxquels s’ajoutaient des conférences, des auditions et des cours d’interprétation. Concertclassic en a profité pour interroger Jean-Marie Ségrétier (photo), lui-même flûtiste et clarinettiste, fondateur de cette académie.
 
Organiser une manifestation qui est à la fois un stage et un festival, c’est compliqué ?

Le stage est déjà une grande entreprise en effet. En plus des instruments classiques comme le violon, le clavecin ou la viole de gambe, on met en vedette le cornet à bouquin, la saqueboute, le chalumeau et la clarinette ancienne. La mise en valeur de ces instruments rares c’est d’ailleurs ce qui fait la spécificité de cette académie depuis l’origine. Il y a donc le stage à gérer plus tous les concerts et les conférences. Au total 15 événements en huit jours et 25 stagiaires à s’occuper. Mais finalement, organiser de front un festival et une académie c’est plutôt un avantage qu’un inconvénient. La plupart des artistes jouent le jeu : ils se produisent en concert et ils donnent aussi des masters classes. Même si parfois ils restent peu de temps.
 

Au chalumeau, en dialogue avec le clarinettiste Gilles Thomé © Thierry Geffrotin

Vous avez une programmation impressionnante et des artistes de renom interviennent lors du stage. Vous avez un secret ?

C’est vrai que les stars de la musique ancienne côtoient de plus jeunes artistes déjà connus et qui, pour certains d’entre eux d’ailleurs, sont passés par Lisieux lors de précédents stages. Parmi les grands noms, il y a Pierre Hantaï, Christophe Coin, Philippe Pierlot, Benjamin Alard, Hugo Reyne ou Elisabeth Joyé. Pour répondre à votre question, s’agissant de la participation de noms très connus à l’Académie, c’est sans doute parce que ce stage est organisé par des musiciens pour des musiciens. Je connais les besoins des stagiaires et ceux des artistes qui acceptent de venir à Lisieux. Finalement c’est un énorme puzzle, mais avec l’expérience, les pièces s’emboîtent bien.

Comment expliquez-vous la longévité de ce rendez-vous normand ?

Grâce à nos soutiens institutionnels, la région Normandie, le département du Calvados et la communauté d’agglomération Lisieux-Normandie, nous proposons l’un des stages les moins chers de France, avec un plateau d’artistes de grand renom. Je dois dire aussi qu’avec Christophe Coin (qui est normand lui-même ndlr), la solidarité de la « caennaise connexion », comme je l’appelle, joue à plein.
 
Propos recueillis par Thierry Geffrotin, le 15 juillet 2022 // www.flutes-a-bec.com/wp-content/uploads/2022/05/D%C3%A9pliant-Lisieux-2022.pdf
 

Photo © T. Geffrotin
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