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Thomas Dausgaard dirige l’Orchestre Philharmonique - Fougue brucknerienne - Compte-rendu


Myung-Whun Chung souffrant, l’Orchestre Philharmonique de Radio France accueillait le chef danois Thomas Dausgaard (né en 1963). Cet ancien assistant de Seiji Ozawa a forgé sa réputation tant dans le répertoire germanique que dans les œuvres de ses compatriotes et a dirigé pendant plus de sept ans l’Orchestre Symphonique National du Danemark dont il est d’ailleurs, depuis 2011, chef honoraire.

La mezzo-soprano Waltraud Meier ouvrait le concert avec les Quatre derniers Lieder de Richard Strauss. Les mêmes qualités d’intonation, d’articulation, se retrouvent tout au long d’une interprétation d’une grande plénitude gênée pourtant par une propension de l’orchestre à exalter la richesse du tissu symphonique straussien. La soliste, dont la présence est toujours aussi rayonnante, réussit à tirer son épingle du jeu de cet immense poème symphonique dont les effluves, sous la direction de Thomas Dausgaard, semblent parfois l’enlacer au point de l’étouffer dans les instants où la confidence l’emporte sur la déclamation.

Dans la 4ème Symphonie « Romantique » de Bruckner, le chef peut donner libre cours à la générosité d’une interprétation soulevée constamment par un élan qui met en valeur la pâte sonore du Philhar mais sait aussi respirer. La fougue, le sens des contrastes et des nuances, le travail effectué sur l’équilibre des pupitres (les cuivres et les bois dans le Scherzo), emportent l’adhésion. En dépit de toutes ces qualités, il manque à cette exécution ce sens de l’architecture que nous ont légué les grands brucknériens. Thomas Dausgaard sait cependant intéresser par la rhétorique d’un discours narratif et une lecture contrastée au dynamisme prégnant.

Michel Le Naour

Paris, Salle Pleyel, 25 novembre 2011

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Photo : DR

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