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Sophie Koch et François-Frédéric Guy à l’Amphithéâtre Bastille - Parfaite connivence - Compte-rendu



Après sa récente et remarquable Vénus dans Tannhäuser à l’Opéra Bastille, Sophie Koch proposait à l’Amphithéâtre, dans la série Convergences, un récital Liszt-Wagner, en compagnie du pianiste François-Frédéric Guy.



A un bouquet de trois mélodies sur des poèmes de Victor Hugo et de trois lieder d’après Goethe et Heine du musicien hongrois, succèdent en seconde partie les Wesendonck Lieder de l’auteur de Tristan et Isolde. Un peu sur la réserve en début de concert (mais les mélodies françaises de Liszt demandent une intimité peu accordée à l’atmosphère de l’Amphithéâtre), Sophie Koch trouve rapidement ses marques dans les lieder. Sa diction parfaite, sa qualité d’intonation et sa compréhension naturelle du texte participent d’une parfaite adéquation avec cette musique (Die Lorelei, Im Rhein, Im schönen Strome).



Accompagnateur complice et attentif, François-Frédéric Guy livre une version très accomplie à la sonorité dense de Pensée des morts (ext. des Harmonies poétiques et religieuses de Liszt), puis la transcription de La Mort d’Isolde d’une progression dynamique savamment conduite. Pour conclure, Sophie Koch manifeste les mêmes qualités de phrasé et d’intelligence du texte avec une aisance stylistique et une projection intense de la voix dans les Wesendonck Lieder, conférant au dernier d’entre eux (Träume) une palpable émotion. Le bis, un extrait de l’arioso du Compositeur d’Ariane à Naxos, crée un contraste par son effervescence et sa fougue théâtrale. Au sortir de la salle le public, enthousiaste, se fait l’écho d’une superbe soirée servie par des interprètes hors pair unis par une connivence de tous les instants.



Michel Le Naour




Paris, Amphithéâtre Bastille, 4 novembre 2011


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Photo : Patrick Nin

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