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Simone Lamsma, Jukka-Pekka Saraste et l’Orchestre Philharmonique de Radio France - Grand Nord

Etrange œuvre qu’Aura. Est-ce un concerto ou une symphonie ? Le violon y joue à la fois soliste, mais est aussi partie intégrante du discours de l’orchestre. Et si Aura était  une sorte de requiem ? Magnus Linderg l’écrivit à cheval sur les années 1993-1994, « In memoriam Witold Lutoslawski », comme l’indique la partition. Musique d’une beauté soufflante, avec toujours cet immense cosmos sonore si abrupt qui signe son art d’orchestrateur, et qui sera l’occasion de réentendre à Paris la jeune violoniste néerlandaise Simone Lamsma (photo) que les Lyonnais ont fêtée en mars dernier lors de la création du Concerto de Michel van der Aa’s : elle remplaçait au dernier moment un collègue indisposé.

C’est bien dans la nature de cette belle jeune fille blonde d’oser tout, et d’abord les répertoires les plus rares, de se dévouer tant à la musique contemporaine. Elle trouvera en Jukka-Pekka Saraste un chef attentif à son ample sonorité – la violoniste fait une brillante carrière dans les pays nordiques.
A cet Aura énigmatique répondra une autre partition mystérieuse, le plus radical des opus sibeliens, la 4e Symphonie. Revenu d’un cancer de la gorge qui avait nécessité une douloureuse opération, l'artiste finlandais l’écrivit tout au long de l’année 1910. Musique blanche, fascinante par son économie, moderne à un point qu’on n’imagine pas. Jukka-Pekka Saraste est chez lui dans cette œuvre, le Philharmonique de Radio France n’aura qu’à l’y suivre.

Jean-Charles Hoffelé

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Simone Lamsma (violon),  Orchestre Philharmonique de Radio-France, dir. Jukka-Pekka Saraste
Œuvres de Lindberg & Sibelius 
20 mai 2016 – 20h
Paris – Auditorium de Radio France
maisondelaradio.fr/evenement/concerts-du-soir/lindberg-sibelius

Photo © simonelamsma.com

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