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Simon Rattle et l’Orchestre Philharmonique de Berlin - Splendeur et liberté - Compte-rendu
Le second concert de l’Orchestre Philharmonique de Berlin à Pleyel mettait en correspondance la musique de notre temps (Métaboles de Dutilleux et Concerto pour violoncelle de Lutoslawski) avec le romantisme jubilatoire (Deuxième Symphonie de Schumann). Programme original qui permet à une phalange de tradition germanique de briller, tout en s’adaptant à des répertoires éloignés de son arbre généalogique. Ainsi, son directeur musical, Simon Rattle, fait-il bouger les lignes sur lesquelles les Berliner Philharmoniker ont bâti leur réputation, sans pour autant modifier fondamentalement leur assise.
Dans Métaboles, les musiciens, tout en faisant preuve de rutilance sonore, de finesse dans les assemblages instrumentaux, dégagent une variété d’impressions qui répond à l’invention thématique et à l’inspiration généreuse du compositeur. Moins subtil qu’attaché à l’expression, le chef britannique réussit toutefois à créer un sentiment de plénitude relayé par la virtuosité des pupitres (seul le violoncelle solo n’est pas d’une justesse absolue).
Partition d’envergure (sans doute l’une des œuvres majeures concertantes pour violoncelle), le Concerto de Lutoslawski (1970) est servi avec une concentration de tous les instants par le remarquable Miklós Perényi, humble serviteur mais aussi archet d’une fiabilité absolue dans le combat singulier qui se déroule sous nos yeux. Le sens dramatique et la tension sont toujours présents, savamment dosés par des interventions orchestrales aux éclairages raffinés et aux chatoiements impressionnistes.
La Symphonie n°2 de Robert Schumann joue bien sûr sur un autre registre. Avec une formation puissante mais réduite en nombre, le chef attache de l’importance au moindre détail au détriment parfois de l’unité. Les mouvements s’enchaînent avec fluidité, sens dynamique et urgence, donnant toutefois l’impression d’une exécution plus extérieure que vécue, malgré un mouvement lent (Adagio) à fleur de peau avec une splendeur des cordes et une homogénéité à se pâmer.
Michel Le Naour
Paris, Salle Pleyel, 27 février 2013
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Photo : Sheila Rock - EMI Classics
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