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Quelques considérations sanitaires et musicales

Quelle époque épique ! Avez-vous remarqué l’œil suspicieux que l’on pose désormais jusque sur le sympathique piaf invité permanent des terrasses et infatigable chapardeur de miettes de pain. Le volatile pourrait bien être porteur du H5-machin ou, osons l’inimaginable, celer de surcroît sous sa chaude aile protectrice un moustique malfaisant paré pour l’attaque – imaginez qu’un brave matou croque le tout avant d’aller faire un brin de causette avec un cygne royal… La psychose va bon train, au point que, sérieusement, on s’interroge : les partitions inspirées par les chants de nos compagnons ailés ne vont-elles pas finir par faire l’objet d’un… « confinement » ?

Janequin faites taire ces Oiseaux ! Méfions-nous de Vivaldi et de son Chardonneret, entre autres.... Diantre !, que de volatiles dans votre « Pastorale » Beethoven ! « Prophète » l’oiseau ?! Voyons, vous perdez la tête Schumann ! Liszt, votre Saint François, franchement, quel fâcheux exemple ! Dites Wagner, fort réussi votre Siegfried, cependant cet oiseau… en ce moment… Cher Monsieur Villa-Lobos, nous avons le grand regret de vous informer que l’importation d’oiseaux exotiques est strictement interdite en France jusqu'à nouvel ordre.

Il ne faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages, on le sait, mais Olivier Messiaen pourrait toutefois bien être La grande victime de l’affaire : Réveil des oiseaux, Catalogue d’oiseaux, Petites Esquisses d’oiseaux. Confinez-moi cette Fauvette des Jardins, sur le champ !

On s’en voudrait d’ajouter à la psychose. Revenons donc au divin Wolfgang. Ah… Mozart ... La Flûte Enchantée… Tamino, Pamina, Papageno… Pa pa !!!??? Sapristi ! Les pièces d’identité sont formelles ! Profession : oiseleur !

Alain Cochard
(mars 2006)

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