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Placido Domingo chante Cyrano – « Cyrano est un rôle de rêve ! »


Les raretés lyriques ne manquent pas sur les scènes parisiennes en cette fin de saison et, parmi elles, le Cyrano de Bergerac de Franco Alfano bientôt donné au Châtelet compte parmi les événements attendus du moment, en grande partie en raison de la présence de Placido Domingo dans le rôle-titre. Le chanteur aux 130 rôles a pris le temps de s’adresser à la presse lundi en fin d’après-midi, en compagnie de Jean-Luc Choplin directeur du Châtelet, pour dire son bonheur d’interpréter à Paris ce qu’il définit comme « un personnage exceptionnel. Ironie, joie, drame, amour impossible : Cyrano est un rôle de rêve ! »

Composé entre 1933 et 1935 et créé en janvier 1936 à Rome, l’opéra de Franco Alfano, dont ce sera la première exécution parisienne le 19 mai prochain, est un ouvrage que Domingo connaît depuis un bon moment puisqu’il le découvrit « lors d’un séjour à Milan en tombant par hasard sur l’enregistrement (en italien) de Ramon Vinay. » Conquis par la musique d’Alfano « qui comporte des moments sublimes, des harmonies incroyables », Domingo se procura rapidement la partition. Son premier Cyrano fut pour le Met de New York qu’il était parvenu à convaincre de monter l’œuvre, puis il retrouva le rôle à Covent Garden et à Valence.

Participer à la première exécution parisienne du Cyrano d’Alfano procure à l’artiste un bonheur visible et stimule son énergie pour faire face au travail intense que requiert un ouvrage complexe où il figure aux côtés de Nathalie Manfrino (qui a déjà chanté Roxane en compagnie du Cyrano de Roberto Alagna), Saimir Pirgu, Marc Labonnette, Laurent Alvaro, Franco Pomponi, Doris Lamprecht, Christian Helmer, Frédéric Goncalves et Gérard Boucaron, tous sous la baguette de Patrick Fournillier à la tête de l’Orchestre Symphonique de Navarre.

C’est à Petrika Ionesco, qui n’avait pas travaillé à Paris depuis longtemps, que l’on doit une mise en scène que Domingo présente comme « très vériste. On y trouve tout ce que l’on attend : humour, drame, ironie. Elle très fidèle au contenu de la pièce ». Encore quelques jours de patience et l’on pourra goûter à une partition vivante et subtile – un « Opéra héroïque », selon la définition de son auteur - qui ne manquera pas de surprendre ceux qui l’entendront pour la première fois. Car Alfano n’est pas seulement l’auteur de la conclusion de la Turandot de Puccini qu’il compléta après la mort de son illustre compatriote.

Alain Cochard

Franco Alfano : Cyrano de Bergerac

(version originale en français)

Du 19 au 31 mai 2009

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Photo : DR

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