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​Patrizia Ciofi en récital à la Sainte-Chapelle / 1er Paris Opera Festival – Sainte Ciofi – Compte-rendu

Joyau de l’art gothique aussi célèbre que la Cathédrale Notre Dame de Paris, la Sainte-Chapelle est à la fois un haut lieu sacré de l’Histoire de France et un écrin idéal pour y présenter des concerts. Annoncé tardivement dans la saison, la première édition de l’Opéra festival né à l’initiative de sa directrice artistique, la soprano Fabienne Conrad, a débuté le 31 mars pour se conclure le 1er mai.

Les amateurs de grandes voix pourront ainsi se réunir cinq weekends durant pour applaudir de nombreux artistes dans le cadre de cartes blanches ou de concerts à thèmes. Inauguré par Patricia Petibon, ce nouveau rendez-vous musical permettra d’entendre entre autres Gaëlle Arquez, Jodie Devos, Charles Castronovo, Marina Viotti ou encore Jakub Józef Orliński accompagnés par Susan Manoff, Michał Biel ou Jean-François Boyer. La seconde des trois cartes blanches « Sous les lys », était assurée par la soprano italienne Patrizia Ciofi.
 

Edward Liddall © DR

En compagnie du pianiste britannique Edward Liddall, celle-ci s’est une nouvelle fois illustrée avec délice dans ses répertoires de prédilection : l’opéra français, Verdi, le bel canto et Mozart. Son timbre si particulier, son extrême sensibilité et son incomparable musicalité ont ainsi servi l’élan amoureux ressenti par la Louise de Charpentier après sa première nuit d’amour, dans un exemplaire « Depuis le jour » et la douce exaltation clamée par Gilda après sa première rencontre avec celui qu’elle croit être un jeune étudiant du nom de Gualtier Maldé dans le « Caro nome » extrait de Rigoletto. Touchante par sa fragilité, Patrizia Ciofi a ensuite incarné la Giulietta des Capuleti e I Montechhi appelant de toute son âme Romeo dans la célèbre prière « Oh quante volte », avant de mêler sa voix déliée aux splendides épanchements mozartiens de l’« Et incarnatus est » issu de la Messe en ut mineur.

Ce très beau récital entrecoupé par plusieurs pages joliment interprétées par Edward Liddall (Grande valse brillante de Chopin et Intermezzo de Cavalleria rusticana de Mascagni notamment) permettait de retrouver la cantatrice dans la fureur d’Elettra (Idomeneo) affrontée avec courage, avant de revenir à Verdi et à l’allégresse de Violetta Valéry au premier acte de la cultissime Traviata (« Sempre libera »). En bis Patrizia Ciofi proposait de poursuivre le parcours de son héroïne préférée avec un déchirant « Addio del passato » chanté archet à la corde et une émission à fleur de lèvres devenue sa signature, avant de conclure sur une note plus légère avec un « Non ti scordar di me » de De Curtis, en souvenir de son père.
 
François Lesueur

 

Paris, Sainte-Chapelle, 1er Avril 2023 // Jusqu’au 1er mai 2023  : www.euromusicproductions.fr/Concerts.htm
 
Photo © DR

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