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Ouverture berliozienne - Colin Davis dirige l’Orchestre National à l’Opéra Comique

Maçonnerie, menuiserie, serrurerie, électricité, peinture : depuis la fin de saison passée, la salle Favart a poursuivi les indispensables travaux de rénovation lancés l’an dernier, ce qui explique à nouveau la tardive date d’ouverture de sa saison. En attendant les représentations du délicieux Fortunio d’André Messager en décembre, la saison 2009-2010 du Comique s’ouvre par une soirée symphonique pour le moins attendue.

Roi de la fête, Hector Berlioz occupe un programme dirigé par Sir Colin Davis. Quoi de plus légitime que la présence du maestro britannique à la tête des musiciens de l’Orchestre National sachant l’énergie qu’il dépense depuis des décennies pour la cause berliozienne ?

Après l’Ouverture de Waverley, Opus 1 nourri de la lecture de Walter Scott et frémissant de l’impatience d’un jeune musicien à l’aube se sa carrière, deux chefs-d’œuvre absolus occupent la soirée. Avec Les Nuits d’été, Sophie Koch, que les scènes lyriques ont légitimement installée ces dernières années parmi les voix françaises les plus demandées, revient à ses premières amours, la mélodie, et l’on s’impatiente de l’entendre distiller la poésie d’une partition inspirée par les vers de celui que Baudelaire désignait comme le « parfait magicien ès-lettres françaises » : Théophile Gautier.

Nos orchestres comptent de merveilleux instrumentistes. Il est tout à l’honneur de Sir Colin Davis de faire ensuite appel à Sabine Toutain, alto supersoliste du National depuis bientôt deux décennies, pour jouer, incarner vaut-il mieux dire d’agissant d’un musique aussi subjective et passionnée, la partie soliste de la byronienne symphonie Harold en Italie. Un concert tout entier placé sous le signe de romantisme français donc ; un exemple aussi de l’intense activité de mécénat du Palazzetto Bru-Zane hors de Venise.

Quant à Fortunio, un peu de patience ! C’est le 10 décembre que démarre ce qui constituera la première mise en scène d’opéra de Denis Podalydès. On attend avec d’autant plus d’impatience que la production promet musicalement aussi, ne serait-ce que par la présence de Louis Langrée dans la fosse. Paris se déciderait-il à donner enfin à cette superbe baguette la place qui lui revient ?

Alain Cochard

Orchestre National de France, dir. Sir Colin Davis
Sophie Koch (mezzo-sop.) – Sabine Toutain (alto)
5 novembre 2009 – 20h

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Photo : DR
 

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