Depuis 2022, année où fut lancé le mini-festival « Mozart à Monaco », à l'initiative de l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, Wolfgang a pris ses habitudes sur le Rocher. Tous les ans désormais, autour du 27 janvier, date de naissance de l’auteur des Noces de Figaro, de jolies surprises attendent les mélomanes.
 
L’édition 2024 ne déroge pas à la règle. Les bougies du gâteau seront soufflées en beauté ce 27 janvier avec la venue de Thomas Hengelbrock (photo) pour un programme Haydn-Mozart. Une association qui relève de l’évidence pour qui souvient de l’amitié profonde, de l’admiration réciproque et des affinités spirituelles qui liaient les deux musiciens. Chef proche du répertoire classique s’il en est, Hengelbrock a choisi de réunir la Symphonie n°70 de Haydn et la fameuse Symphonie n°41 de Mozart. S’il n’est guère besoin de présenter cette dernière, la partition du maître d’Esterháza n'est que très rarement donnée, sort bien injuste compte tenu de son originalité. De 1779, l’ouvrage apparaît étroitement associé à l’activité du compositeur au service de Nicolas « le Magnifique » ; il fut en effet écrit pour célébrer la pose de la première pierre de l’opéra du « Versailles hongrois ». Une composition très concentrée où se manifeste toute la science contrapuntique de Haydn (le deuxième mouvement consiste en un double canon et le finale s'offre le plaisir – car plaisir il y a, vraiment ! – d'une triple fugue). Entre la Symphonie en ré majeur et la « Jupiter », on aura le bonheur d’entendre deux archets issus de la phalange monégasque, Sybille Duchesne et François Méréaux, dans la Symphonie concertante pour violon et alto KV 369.
 
Cette implication des membres de l’OPMC dans la programmation, se vérifie à nouveau le 31 janvier lors d’un concert de quatuor à cordes : les KV 421 et 516 de Mozart seront interprétés par Andriy Ostapchuk, Jae-Eun Lee, François Méreaux, Ruggero Mastrolorenzi et Delphine Perrone. Des instrumentistes monégasques (François Duchesne, Alexandre Fougeroux et Matthias Bensmana) qui figurent aussi, le 2 février, aux côtés de Daniel Lozakovich et David Fray, dans des ouvrages de Mozart (Sonates pour violon et piano nos 21 et 32) et Schubert (Quintette « La Truite »).
 
L’Orchestre referme la série, le 4 février, dirigé par Ton Koopman. Chacun sait le goût que manifeste ce chef issu du monde baroque pour la confrontation avec des formations modernes. Confrontation stimulante ! On en jugera lors d'un programme mozartien réunissant la rare Symphonie n° 20 KV 133, le 25e Concerto pour piano (sous les doigts de Martin Helmchen) et la 36e Symphonie « Linz ».
 
Alain Cochard