Depuis son arrivée en 2008 à la tête du Brussels Philharmonic, le chef suisse Michel Tabachnik est régulièrement invité à la Cité de la Musique. Le concert inscrit dans le cycle « La science-fiction » rendait hommage à Stanley Kubrick et à « 2001 : l’Odyssée de l’espace », reprenant les oeuvres savamment choisies par le génial cinéaste américain – à la place de la musique commandée à Alex North - pour un film désormais mythique.

En ouverture, Atmosphères de Ligeti (1961), partition au caractère interstellaire et au climat sonore ininterrompu trouve, en Michel Tabachnik, un interprète subtil car familier d’une pièce brève, dense, à l’écriture polyphonique serrée. Avec la Suite de Gayaneh de Khatchaturian, le raffinement de l’écriture n’est pas de mise mais l’efficacité de la direction, par son jaillissement de couleurs et de rythmes (Danse du sabre reprise en bis), entraîne une adhésion spontanée.

Plat de résistance de la soirée, le poème symphonique Ainsi parlait Zarathoustra de Richard Strauss est conduit avec sens narratif, intelligence du discours et clarté dans le traitement du maelström sonore (Le chant de la danse). Ils rendent évidente une composition aux connotations philosophiques qui, sous d’autres baguettes grandiloquentes, n’aurait pas trouvé de manière si convaincante son chemin vers le nirvana.

En conclusion, le fameux Beau Danube Bleu, recréé avec gourmandise et délectation par le chef et ses instrumentistes bruxellois, se révèle est d’une élégance et d’un chic parfaits – et irrésistibles !

Michel Le Naour

Paris, Cité de la musique, 21 mai 2011

> Programme détaillé et réservations de la Cité de la Musique

> Vous souhaitez répondre à l’auteur de cet article ?

> Lire les autres articles de Michel Le Naour

Photo : DR