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Maxim Vengerov au TCE  - Retour gagnant - Compte-rendu

Organisé par le Festival Musicalta installé dans le Pays de Rouffach en Alsace, le récital de Maxim Vengerov, après six ans d’absence en tant que soliste à Paris, avait valeur d’événement. A en juger par un public nombreux (environ 1800 personnes se pressaient au TCE), le violoniste russe n’a pas perdu de son aura. Il n’est plus le jeune premier qui enthousiasmait les foules par son panache et son jeu virtuose, mais un homme mûri par l’expérience. Le jeu s’est transformé, sans perdre pour autant de son aisance et de son naturel : un archet léger comme une plume, une justesse d’intonation exceptionnelle, une sonorité généreuse et lumineuse.

Dès la Sonate n°10 de Beethoven, la concentration est de mise et le style parfait. Même impression dans le Grand Duo de Schubert, la Sonate de Franck, ou les étincelantes pièces de Saint-Saëns (la Havanaise et l’Introduction et Rondo Capriccioso). Il est dommage que le partenaire de Vengerov, le pianiste Itamar Golan (au demeurant très impressionnant sur le plan technique), ne se soit pas mis à son diapason et tire trop souvent la couverture à lui (la Sonate de Franck s’en trouve déséquilibrée et extérieure sur le plan de l’accompagnement). On oublie toutefois vite ce léger handicap pour se focaliser sur un violoniste de génie qui rappelle, par sa maîtrise parfaite, les grands interprètes du passé qui savaient, eux aussi, nous faire frémir. Les bis (Après un rêve de Fauré et la Méditation de Thaïs de Massenet), par l’émotion qu’ils dégagent, font jubiler une salle éblouie.

Michel Le Naour

Paris, Théâtre des Champs-Elysées, 23 février 2013

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Photo : DR
 

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