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Marie-Ange Nguci au 11ème Biarritz Piano Festival / #RestonsConnectésAuClassique – Les couleurs et le feu

Il lui a fallu s’adapter aux contraintes du moment, alléger sa programmation, mais le Biarritz Piano Festival est bien au rendez-vous, du 3 au 11 août, et Thomas Valverde, directeur artistique, est resté fidèle à la ligne, très ouverte aux jeunes interprètes de la nouvelle génération, qui fait le succès de la manifestation musicale biarrote. Après une ouverture confiée à un aîné, Alexandre Tharaud, dans un programme Grieg, Ravel, Rameau parfaitement accordé à sa sensibilité, trois magnifiques talents de la génération montante, Alexandre Kantorow, le jazzman Paul Lay et Marie-Ange Nguci (photo), se feront entendre (à 18h30 et à 21h) des mélomanes rassemblés dans la rotonde de l’espace Bellevue — le bien nommé !
On mettra ici un accent particulier sur le récital de l’artiste franco-albanaise car ce rendez-vous (celui de 18h30 en l’occurrence) fera l’objet d’une retransmission en direct sur internet. Elle marquera le lancement de la série #RestonsConnectésAuClassique, une initiative de l’agence 3foisC, en partenariat avec Le Figaro, La Croix, Diapason et Concertclassic.
 
Révélation de la période récente, Marie-Ange Nguci s’est vite fait un nom auprès des amoureux de clavier. A 22 ans seulement, l’artiste allie des dons hors du commun (elle a aussi travaillé le violoncelle, l’orgue, les ondes Martenot et... la direction d’orchestre !) à une humilité face à la musique qui font de chacune de ses apparitions un moment marquant. De la pratique de l’orgue, elle conserve un sens de la registration, de la mise en valeur des plans sonores qui promettent de faire merveille dans la Chaconne de Bach métamorphosée par Busoni placée en ouverture de programme. Biarritz n’est pas loin de Ciboure et, avec Une barque sur l’océan, le clin d’œil à Ravel apparaît aussi bienvenu que propice à mettre en valeur le jeu fluide et raffiné de l’interprète.

2020 fête Beethoven ; Marie-Ange Nguci ne l’a pas oublié. Reste que plutôt que de revenir à une sonate archi-connue, elle a préféré – on s’en félicite –  élire une œuvre rarement donnée, le Fantaisie op. 77 (1809), composition étonnante, contemporaine de la Sonate « Les Adieux », où se reflète le goût de l’inattendu du musicien lorsqu’il improvisait au clavier. On fait toute confiance à la jeune femme pour magnifier les contrastes de cette pièce, tout comme ceux de la Sonate n° 6 de Prokofiev, une partition que l’interprète a beaucoup fréquentée en concert ces trois dernières années et où l’autorité, le feu et la puissance visuelle de son jeu font merveille, on le sait
 
Alain Cochard

Marie-Ange Nguci au Biarritz Piano Festival
5 août 2020 (18h30 et 21h)
Biarritz – Rotonde de l’espace Bellevue

Retransmission en direct à 18h30 sur internet dans le cadre de #RestonsConnectésAuClassique
 
Biarritz Piano Festival
Du 3 au 11 août 2020

Programmation détaillée : bit.ly/3fOvYLo
 
Photo © Caroline Doutre

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