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L’opéra Bastien et Bastienne ; un Mozart enchanteur

Les Amours de Bastien et Bastienne est un opéra en un acte de Mozart, un « Singspiel » (car de forme réduite), composé en 1768. L’œuvre fut écrite sur la commande du docteur Anton Messmer (le célèbre magnétiseur), un ami du compositeur, chez qui elle fut pour la première fois donnée. Il faut dire que l’hôte possédait dans sa maison de Vienne, un jardin avec un petit théâtre, lieu propice pour cette partition au caractère champêtre qui sera donc crée chez lui, le 1er octobre de cette même année.

Inspiré d’une parodie du Devin du village de Rousseau, (crée par Marie-Justine-Benoîte Favart et Harny de Guerville), le livret est signé conjointement par Friedrich Wilhelm Weiskern et Johann Müller, puis retouché par Johann Andreas Schaschtner, le tout donnant naissance à une intrigue simple, « magico-pastorale ».

Mais comme le rappelle Claude Buchvald, le metteur en scène, l’œuvre va plus loin que son enveloppe ne le suggère, et c’est ainsi qu’il souligne qu’il « s’agit d’un conte initiatique, qui nous dit nos peurs, nos rêves, notre condition ». A travers l’amour de Bastienne qui charme Bastien par l’aide du magicien Colas, à travers les démêlés des deux amants, c’est un univers plein d’humanité que nous révèle cette production, sans pour autant fermer la porte à l’onirisme…

L’Opéra de Rouen et la Cité de la Musique accueilleront donc un décor où la forêt est au premier plan, où les danseurs se font végétaux et animaux, pour créer cette atmosphère étrange, à mi-chemin entre le rêve et la réalité. A la tête de L’Orchestre Léonard de Vinci et de celui de l’Opéra de Rouen, Laurence Equilbey fut partie prenante dans la conception du spectacle. Etant donnée l’expérience de la chef en matière de direction de grands ensembles (à commencer par son Chœur Accentus qu’elle délaisse ces soirs-là), on est en droit d’attendre une vision aussi fine qu’éclairée, qui saura réveiller la fraîcheur de ces pages. D’autre part, les trois solistes ont eux aussi largement fait leur preuves, histoire de nous investir le plateau avec brio !

En bonus, l’auditeur aura droit à quelques extraits d’œuvres de Mozart, pour compléter ce moment de grâce et de beauté

Coralie Welcomme

Les 18, 19, 20 et 21 février à l’Opéra de Rouen Léonard de Vinci, les 25 et 26 février à la Cité de la musique.

Photo : Christian Cariat
 

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