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Les Chevaliers de la Table ronde d’Hervé par les Brigands au Théâtre de l’Athénée – Energie intacte – Compte-rendu

Le théâtre de l’Athénée n’aura pas manqué son retour dans la vie lyrique parisienne. Après les couleurs tendres de la rare Île du rêve de Reynaldo Hahn, place au rire et à la verve bon enfant avec les Chevaliers de la Table ronde d’Hervé par les Brigands, troupe dont la fidélité à la maison de Louis Jouvet se vérifie une fois de plus.

On avait eu l’occasion de dire les mérites de la première mise en scène de Pierre-André Weitz lors de sa création à l’Opéra national de Bordeaux en novembre 2015. Depuis, les Chevaliers ont été repris sur bien des scènes et l’on était curieux de les revoir après un an de tournée. Nulle routine : leur énergie joyeusement zébrée, roborative et volontiers potache (mais la modernisation des dialogues se garde toujours du piège de l’ « actualisation ») demeure intacte et fonctionne toujours aussi efficacement, à ceci près qu’au fil des mois et des reprises le spectacle a gagné en fluidité.
 

Ingrid Perruche (Totoche) et Antoine Philippot (Sacripant) © Guillaume Bonnaud

Distribution inchangée par rapport à Bordeaux, hormis pour le rôle de Roland. On y découvre un Samy Camps pas moins à son aise que Rémy Mathieu (2) dans le style caillera-ziva-survet-trois-bandes, à l’unisson d’une drôlissime équipe de chevaliers pas très reluisants (David Ghilardi, Amadis ; Théophile Alexandre, Lancelot ; Jérémie Delvert, Renaud ; Pierre Lebon, Ogier).
La domina gothique de Chantal Santon-Jeffery fait toujours mouche, autant que la croquignolesque Totoche d’Ingrid Perruche et son époux ruiné le duc Rodomont, tenu par l’épatant Damien Bigourdan. Le bonheur est grand aussi de retrouver le Merlin intrigant d’Arnaud Marzorati, l’Angélique de Lara Neumann, le Médor de Manuel Nuñez Camelino, le Sacripant d’Antoine Philippot et la savoureuse Clémentine Bourgoin en Fleur-de-Neige, oie blanche prompte au dévergondage.
Du point de vue vocal aussi bien que théâtral, on ne décèle pas l'ombre du commencement d'un maillon faible au sein d’une équipe mue par un irrésistible élan collectif auquel Christophe Grapperon et les douze musiciens requis par l’excellente réduction de Thibault Perrine apportent une contribution décisive. 
Les Chevaliers de la Table ronde forment un mets musical de choix en cette période de fêtes. Une fois venu 2017, l’ « opéra bouffon » d’Hervé se muera en un parfait antidote au petit coup de blues des premiers jours de janvier puisqu’il tient l’affiche jusqu’au 7, avant de poursuivre sa route vers Besançon, Limoges et Sénart. Ne vous en privez surtout pas !

Alain Cochard

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(1)www.concertclassic.com/article/les-chevaliers-de-la-table-ronde-dherve-lopera-de-bordeaux-moyen-age-toque-compte-rendu
(2) Rémy Mathieu que le public parisien pourra toutefois entendre lors de la représentation du 6 janvier 
  
Hervé : Les Chevaliers de la Table ronde – Paris, Athénée Théâtre Louis-Jouvet, 23 décembre ; prochaines représentations les 28, 30 et 31 décembre 2016, 3, 4, 6 et 7 janvier 2017 / www.athenee-theatre.com/saison/spectacle/les_chevaliers_de_la_table_ronde.htm
Reprises :
4 et 5 février 2017
Besançon – Scène nationale
www.scenenationaledebesancon.fr/spectacles/chevaliers-table-ronde
 
17 & 19 février 2017
Limoges – Opéra-Théâtre
www.operalimoges.fr/fr/spectacle/327
 
28 mars 2017
Sénart – Scène nationale
theatre-senart.com/programmation/musique/chevaliers-de-table-ronde/
 
Photo © Guillaume Bonnaud

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