Journal

L’Ensemble Masques au Festival Terpsichore – Lumineux - Compte-rendu

Patron du Festival Baroque de Pontoise, Patrick Lothellier aura été un pionnier en invitant pour la première fois en France l’an dernier l’Ensemble Masques du claveciniste québécois Olivier Fortin (photo). C'était cette fois au tour du Festival Terpsichore de Skip Sempé d'accueillir les débuts parisiens d’une formation qui vient de se distinguer avec un CD Weichlein aussi original qu’abouti (1).

L'Ensemble Masques au temple de Pentemont © Jean-Baptiste Millot
 
Bach occupe l’essentiel d’une soirée qu’ouvre la Suite n° 1 BWV 1066. Olivier Fortin et ses huit partenaires en livrent une conception très dynamique, offrant une entrée en matière dans l'esprit d’une soirée d’abord synonyme de luminosité. Quelles merveilles accomplissent les hautbois de Jasu Moisio et Shai Kribus, qui contribuent au caractère « fruité » et solaire de l’interprétation. Quant on dispose d'instrumentistes de ce niveau, il ne faut surtout pas se priver … d’adapter pour hautbois la fameuse Suite n° 2 pour flûte BWV 1067. De si mineur à la mineur, et hop !, voilà Jasu Moisio à l’œuvre, avec virtuosité et poésie (superbe Sarabande, doucement implorante). L’ardeur générale conduit à prendre un tempo sans doute un brin trop pressé pour le soliste dans la fameuse Badinerie conclusive. Mais tant d’enthousiasme et un tel degré de fini instrumental forcent l’admiration.
 
A côté des deux suites, diverses pages vocales reviennent à la soprano Hana Blazikova, dont la voix souple et lumineuse, pure et incarnée, s’illustre d’abord dans trois rares et brèves cantates de Paul Ier Esterhazy (1635-1713), qui ajoutait à ses talents de guerrier – il croisa le fer avec l’Ottoman - ceux de compositeur. Ave, dulcis Virgo / O, mors / Triumphate : les couleurs tendres de l’instrument de l'artiste tchèque, la complicité qu’elle entretient avec ses partenaires rendent pleinement justice à ces pièces, tout comme à la Cantate « Herr, wenn ich nur dich » BuxWV 38 de Buxtehude.
Vraie fête enfin que la Cantate du Mariage BWV 202 que Fortin et sont équipe mènent avec autant de relief que de joie intérieure.
 
Une première parisienne réussie pour Masques. Courrez retrouver la formation, le 22 novembre à la salle Erard, dans un programme Bach (avec Olivier Fortin et Jean Rondeau solistes des Concerti à deux clavecins BWV 1060 et 1061) !
 
Alain Cochard

logo signature article

(1)www.concertclassic.com/article/romanus-weichlein-par-lensemble-masques
 
 
Paris, temple de Pentemont, 11 novembre 2015
 
2ème Festival Terpsichore, jusqu’au 30 novembre 2015 / www.terpsichore-festival.com
 
 Photo Olivier Fortin © Jean-Baptiste Millot

Partager par emailImprimer

Derniers articles