Journal
L’Encyclopédie à la Salle Gaveau – Joyeuse promenade – Compte-rendu

Public nombreux à Gaveau, avec beaucoup de jeunes, et même très jeunes, auditeurs pour le premier concert à Paris intra muros de L’Encyclopédie. Jeunesse qui appartient aussi à une formation genevoise fondée en 2020 par le pianofortiste Florent Albrecht. Elle vient de faire une entrée remarquée chez Harmonia Mundi avec un séduisant programme « Kindermusik » réunissant des pages de Mozart père et fils. On vous en a dit la réussite il y a peu.(1)
Une musique à voir
Le programme parisien de l’Encyclopédie reprenait en large partie le programme de l’enregistrement. La Serenata notturna KV 229 ouvre la soirée : parfaite entrée en matière qui, avec une énergie gourmande dans les deux mouvements extrêmes et un ton très intimiste et amical dans le Minuetto central, souligne la belle complicité qui unit des instrumentistes rondement menés du pianoforte par Florent Albrecht.
Elle est tout autant perceptible, ce de façon plus spectaculaire, dans la Symphonie des jouets de Leopold Mozart. Un ouvrage que l’on a savouré dans l’enregistrement récemment sorti, mais que l’on goûte plus encore en regardant ses interprètes à l’œuvre. Afin de restituer la partition avec le plus de fidélité possible, David Joignaux, le timbalier de L’Encyclopédie a effectué un travail de recherche très approfondi et a rassemblé tous les appeaux (à rossignol, à caille, à coucou) – parfois des modèles d’époque – et percussions nécessaires (dont un chapeau chinois et des cymbales turques) à une musique qui montre ici un relief et liberté ô combien préférables aux solutions, par comparaison assez sommaires, de pas mal de versions modernes. Un Leopold Mozart aussi délicieux que farceur – aucun problème d’attention chez les jeunes auditeurs présents !

© Marielle Aubé
Par les sons et les gestes
On connaît Florent Albrecht pour son anthologie de nocturnes de John Field (Hortus), mais aussi une intégrale, non moins réussie, des Fantaisies de Mozart (Triton/Hortus). Il se montre très à son aise dans le Concerto n° 13 KV 415. Parfait dans les trois autres ouvrage du concert, le pianoforte que touche le soliste est d’une puissance sans doute un peu limitée pour une salle telle que Gaveau, mais l’oreille n’est pas moins séduite par la fluidité, l’élan et la fraîcheur, le lyrisme aussi – très bel Andante – qu’Albrecht apporte à une partition née au début des années viennoises de Wolfgang.
Retour à Leopold en conclusion avec La Promenade en traîneau, dans laquelle les musiciens de L’Encyclopédie nous embarquent sachant mettre en scène par les sons et les gestes (le champagne et les coupes sont là, car il faut bien l'enivrer ce cocher ...) une interprétation aussi surprenante que drôle.
Public aux anges, gratifié en bis du Presto final de la rare 28e Symphonie de Wolfgang et de la dernière partie de la Promenade de Leopold. Pas de jaloux !
Avis aux mélomanes genevois, Florent Albrecht sera en récital au Musée Zoubov le 13 novembre, dans des pages de Mozart, Haydn, etc., et on retrouvera L’Encyclopédie dans ce même lieu le 11 décembre, en formation de chambre, pour des opus signés Beethoven et Hummel.
Alain Cochard

(1) www.concertclassic.com/article/lencyclopedie-dir-florent-albrecht-la-salle-gaveau-20-octobre-invitation-la-joie
Paris, Salle Gaveau, 20 octobre 2025
Agenda de L’Encyclopédie : www.ensembledelencyclopedie.com/_agenda.htm
Photo © Concertclassic
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