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Leif Ove Andsnes joue les 5 Concertos de Beethoven au TCE - Voyage vers la plénitude

Longtemps Leif Ove Andsnes a envisagé les Concertos de Beethoven comme un défi. Lui qui avait fréquenté Schubert avec ce mélange de pudeur et d’incandescence, comment pouvait-il trouver les chemins de ce corpus où le piano réinvente l’écriture concertante, personnage à part entière, au point d’ailleurs de commencer le 4e seul, prenant le pas sur l’orchestre ?
Réponse : Mozart et diriger l’orchestre du piano. Car pour le discours à la fois serré et plein du clavier de Andsnes pas moyen de se trouver lesté d’un chef. La musique doit être un tout unifié par un seul. Deux disques Mozart avait donné le ton, à la fois altier et tendre, de cette unité retrouvée. Pour son intégrale des Concertos de Beethoven enregistrée chez son nouvel éditeur Sony (1), Leif Ove Andsnes a choisi le Mahler Chamber Orchestra, rompu à ce répertoire, et tout s’est mis en place comme de soi même, discours naturel des vents, alacrité du quatuor, et dans cet alliage parfait ce piano plein et un rien sombre  qui conduit avec une logique imparable du mozartien Premier Concerto à l’expansif « Empereur ».

Sommet du parcours, le 4e, où Ansdnes joue non plus la grâce qu’y mettait Kempff mais un drame : le récitatif de l’Andante con moto, c’est Florestan dans son cachot.
Allez vérifier cette relecture sans épate au Théâtre des Champs-Elysées, puisque Leif Ove Andsnes présente les cinq opus en deux soirées. 

Jean-Charles Hoffelé
 
(1) Beethoven, intégrale des Concertos pour piano,  Fantaisie Chorale, Leif Ove Andsnes, Chœur Philharmonique de Prague, Orchestre de Chambre Gustav Mahler (3 CD Sony)
 
Leif-Ove Andsnes, Orchestre de Chambre Gustav Mahler
Œuvres de Beethoven
17 et 19 février  2015 – 20h
Paris -Théâtre des Champs-Elysées
 
© Özgür Albayrak

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