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Le Ring à l’Opéra de Dijon - Séduisant pari !
A la tête de l’Opéra de Dijon depuis 2008, Laurent Joyeux (photo) a apporté dynamisme et inventivité à une institution de dimension européenne du fait de sa proximité tant de l’Allemagne, que de la Suisse ou du Bénélux. Diversification du répertoire, fidélisation d’interprètes, de créateurs et de diverses formations, de chambre ou symphoniques : l’Opéra de Dijon bouge… et le public suit, toujours plus nombreux : à la fin de la saison dernière le nombre d’abonnés était passé de 1200 à 4500 en l’espace de trois ans. Tout cela avec un budget annuel inférieur à 11 millions €.
Un tel succès donne des ailes et des envies qui peuvent étonner. Le Ring à Dijon en plein bicentenaire de la naissance du grand Richard ? « Un peu fou, sans doute, mais j’assume totalement », confiait il y a quelques mois Laurent Joyeux. Celui-ci signe la mise en scène (Damien Caille-Perret est à la scénographie) d’une production qui présente les quatre volets du cycle entre le 5 et le 15 octobre, avec pour ceux qui le souhaitent la possibilité de les regrouper sur les week-ends des 5-6 ou 12-13 octobre. Or du Rhin / Walkyrie ou Siegfried / Crépuscule des Dieux dans une même journée ? Avec des coupures évidemment : un choix « assumé », selon Laurent Joyeux. En concertation avec le dramaturge Stephen Sazio, le metteur en scène a souhaité « ne conserver que ce qui est strictement nécessaire à la compréhension de la structure narrative de l’œuvre. » Pas de « micro-coupures », précise-t-il. Des plages ont été entièrement supprimées, d’autres « conservées dans leur intégralité afin de préserver la temporalité propre à l’œuvre. »
On n’a pas touché en revanche au personnage principal : l’orchestre wagnérien, dont l’effectif est pleinement respecté. En résidence à l’Opéra de Dijon, le compositeur Brice Pauset s’est juste autorisé à élaborer des « jointures harmoniques » pour permettre l’enchaînement des épisodes. Des puristes s’offusqueront sans doute, ils sont là pour ça, mais on attend avec une belle impatience de découvrir ce Ring, d’autant qu’une remarquable baguette, celle de Daniel Kawka (son Tristan en 2009 à Dijon avait fait grande impression), sera à l’œuvre à la tête du Richard Wagner European Orchestra - dans une fosse semi-couverte pour la circonstance.
Avec des chanteurs tels que Sabine Hogrefe, Daniel Brenna, Thomas Brauer, et d’autres voix moins connues mais parmi lesquelles, gageons-en, de belles découvertes s’annoncent, la Tétralogie dijonnaise est sans conteste l’événement lyrique hexagonal le plus excitant de la rentrée. Et, une fois de plus, un joli pied de nez de la province à une capitale trop occupée à faire les comptes de sa Philharmonie… On oubliait : le budget global du Ring dijonnais est inférieur à 2 millions € et le cycle complet accessible pour des tarifs compris entre 22 et 150 €.
Alain Cochard
Wagner : Le Ring
Du 5 au 15 octobre 2013
Dijon - Auditorium
www.opera-dijon.fr
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Photo : Gilles Abegg
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