Commencé le week-end dernier, le Festival Présences se poursuit jusqu'au 18 février et met Krysztof Penderecki à l’honneur. La manifestation ne se limite cependant pas au compositeur polonais, elle se veut « vitrine » de la création contemporaine et invite à bien d’autres découvertes.

Avec les vacances d’hiver, l’actualité des concerts parisiens marque le pas d’une manière générale mais le répertoire contemporain fait exception grâce au Festival Présences. L’édition 2006 met à l’honneur Krysztof Penderecki au cours d’une édition où vingt œuvres de l’artiste sont programmées.

Né en 1933, le compositeur polonais offre l’exemple d’un parcours contrasté. Après des débuts sous le signe de l’avant-garde - avec des ouvrages tels que Threnos à la mémoire des victimes d’Hiroshima ou Anaklasis (deux ouvrages datés de 1960) – Penderecki est peu à peu passé à un langage infiniment plus accessible, d’essence post-romantique. Chacun juge cette démarche comme il l’entend ; l’intérêt de Présences 2006 est en tout cas de retracer l’itinéraire de l’auteur. Si la musique orchestrale domine la programmation, les amateurs de grandes fresques chorales trouvent également leur bonheur avec Les Sept Portes de Jérusalem pour cinq solistes, récitant, trois chœurs mixtes et orchestre que Kurt Masur dirige à la tête de l’Orchestre National, le 10 février, à l’Eglise de la Madeleine (à 19h).

Le coup de projecteur sur Penderecki ne doit cependant pas faire oublier que Présences fait également place à bien d’autres auteurs. Parvenu au terme de sa résidence, le compositeur norvégien Lasse Thoresen donne ainsi à entendre trois ouvrages en création française, parmi lesquels un Concerto symphonique pour violon que l’on découvrira le 11 février (à 18h), grâce à l’Orchestre Philharmonique, sous l’archet d’Hélène Collerette et la baguette de Kazushi Ono.

Après une première apparition au Festival Présence l’an dernier, Christoph Eschenbach et l’Orchestre de Paris sont par ailleurs de retour pour la création attendue des Reflection on Narcissus de Matthias Pintscher (avec Truls Mork dans la partie de violoncelle solo) au cours d’une soirée où figurent aussi Threnos et la 5ème Symphonie de Penderecki.

Enfin, de Jean-Philippe Bec à Laurent Petitgirard, de Guillaume Connesson à Pascal Zavaro, de Thierry Escaich à Gilles Racot, de Pierre Farago à Philippe Manoury ou José-Luis Campana à Abigail Richardson, la liste des vingt-sept compositeurs (dix nationalités représentées) à l’affiche de Présences 2006 est l’occasion de savourer la création musicale contemporaine dans toute sa variété. Et ce sans bourse délier car les concerts de Présences sont comme de coutume gratuits.

Alain Cochard

Festival Présences, jusqu’au 18 février. Rens. : 01 56 40 15 16

Photo : DR