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Le Dahlkvist Quartet à la Cité de la musique - Naturel et spontanéité - Compte-rendu

Respectivement violoniste, altiste, et violoncelliste, Kersti, Jon et Hanna Dahlkvist auraient pu rester en famille pour fonder un trio à cordes, mais c’est au quatuor que la fratrie a décidé de se consacrer en s’alliant en 2007 à l’archet de Bartosz Cajler (qui occupe le poste de 1er violon). Le Dahlkvist Quartet était de passage à Paris mardi dernier, dans le cadre de la série Rising Stars de la Cité de la musique dont il donnait le coup d’envoi avec ce qui constitue, sauf erreur, sa première apparition à Paris sinon en France.

Belle découverte que cette jeune formation suédoise qui aborde le Quatuor en sol mineur de Grieg avec un feu maîtrisé. Les Dahlkvist sont « chez eux » dans une partition où le compositeur disait avoir voulu se racheter des « excès de folklorisme » d’œuvres antérieures. Mais dans la forme reine de la musique de chambre le caractère si attachant, le ton si immédiat du Norvégien demeurent, avec des couleurs et un lyrisme inimitables que les instrumentistes restituent dans une approche toute de naturel et d’homogénéité.

Le Quatuor n°2 (1929) de Szymanowski appartient aux opus tardifs du Polonais et l’on ne peut que regretter qu’il soit si rare au concert. Le Dhalkvist Quartet répare un peu de cette injustice avec une interprétation qui déjoue le piège de l’aridité. Les quatre archets apprivoisent le mystère de l’Adagio, avant de donner toute sa chair au Vivace et de conduire le Lento final d’une manière aussi rigoureuse que sensible.

Dans la lignée de la première partie, le Quatuor n°12 op 127 séduit, lui aussi, par le caractère très accessible de l’interprétation qui en offerte. Rien de débraillé ou de prosaïque, mais encore une fois un naturel, une spontanéité qui nous valent un Beethoven humain, amical pourrait-on presque écrire. L’harmonie qui règne entre les membres du Dahlkvist Quartet ne signifie pas effacement de leurs tempéraments respectifs. Ils savent si besoin jouer de leurs individualités pour mettre en valeur le tissu polyphonique (Maestoso - Allegro teneramente) ou tout au contraire parvenir à la plus parfaite osmose (Adagio). Entrée réussie sur la scène parisienne d’un quatuor à suivre avec attention.

Alain Cochard

Paris, Cité de la musique, 8 janvier 2013

Site du Dahlkvist Quartet : www.dahlkvistquartet.com

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Photo : The Model House
 

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