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Julie Fuchs et Alphonse Cemin aux Lundis musicaux de l’Athénée – Un délice ! - Compte-rendu

La "Lundis musicaux" reprennent vie grâce à Alphonse Cemin (1), auquel Patrice Martinet, directeur de l’Athénée, a confié une série fondée par Pierre Bergé en 1977 et en sommeil depuis 1989. Le pianiste y retrouvait Julie Fuchs il y a peu pour un programme autour de Louise de Vilmorin.
Récital de mélodies ? C’est tout autre chose que nous ont proposé deux complices de très longue date au cours d’une soirée, présentée par les interprètes, mêlant mélodies, chansons et documents d’archives radiophoniques : récital-évocation vaut-il mieux dire.
Rien de plus légitime en tout cas pour J. Fuchs et A. Cemin qu'un choix d’œuvres inspirées par des textes de Louise de Vilmorin : Les Fiançailles pour rire de Poulenc les avaient réunis pour la première fois à l’époque de leurs études au Conservatoire.
 
Ce recueil a bien évidemment été retenu, tout comme Métamorphoses ou les Trois poèmes de Louise de Vilmorin. Auric était présent aussi avec ses Trois poèmes de Louise de Vilmorin. Bien moins connues que celles de Poulenc, ces pages finement serties sont défendues avec un tact et un charme infinis par la soprano et son partenaire. Tendresse, sensibilité, ambiguïté douce-amère, humour mutin : avec de tels interprètes la mélodie française perd de ce caractère assez compassé dont elle souffre parfois. A l'instar de son collègue le ténor Cyril Dubois, autre merveilleux mélodiste, Julie Fuchs sait faire parler, sans facilités ni vulgarité, ce répertoire aux oreilles contemporaines – il n’était que de voir l’attitude et l’attention de nombreux jeunes auditeurs pour le comprendre. Quant à l'idée de mêler les mélodies de Poulenc, Auric, Van Parys ou Pierre Petit à des chansons signées Jean-Louis Valmont ou Guy Béart, elle ajoute beaucoup à la saveur d'un vrai délice musical.
 

Alphonce Cemin © DR

Cerise sur le gâteau, Alphonse Cemin qui sait si bien accorder les teintes de son piano aux vers des poètes et au timbre de la voix, s’est aussi produit en soliste, dans un souriant Pot-pourri inédit signé Georges van Parys et dans Mélancolie de Poulenc, pièce magnifique (de 1940) dont il restitue la prégnante atmosphère d’un jeu d’une grande plénitude et subtilement nuancé. Un modèle d’intelligence poétique qui, vraiment, attise l’envie d’entendre plus souvent ce fin musicien en solo.  
A l’heure des bis, Trenet a été convié avec L’âme des poètes. On ne pouvait mieux conclure ...
 
Le prochain Lundi musical de l’Athénée réunira Manuel Nuñez-Camelino et Alphonse Cemin autour de La Bonne Chanson de Fauré, le 30 mars 2015.
 
Alain Cochard
 
Paris, Théâtre de l’Athénée, 24 novembre 2014
 
(1) Lire l’interview d’Alphonse Cemin : http://www.concertclassic.com/article/une-interview-dalphonse-cemin-pian...

Photo Julie Fuchs © Thierry Pillon

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