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Iolanta, un Tchaïkovski méconnu à Toulouse


Ouvrage tardif de Tchaïkovski (1892), l’opéra en un acte Iolanta demeure très peu joué. Tugan Sokhiev (photo) le dirige en version de concert à la tête de son Orchestre National du Capitole de Toulouse. L’occasion de découvrir un bijou méconnu du répertoire lyrique russe.

Les opéras en en un acte ont le vent en poupe cette saison, à Paris comme dans les régions. Ainsi à l’Opéra de Lyon, la série « Amour soupçon » se termine-t-elle cette semaine. Le 11 mai, ce sera au tour de l’Orchestre National du Capitole et de Tugan Sokhiev d’apporter une nouvelle illustration de notre constat puisque le jeune maestro dirige en version de concert Iolanta de Tchaïkovski.

Ouvrage méconnu, Iolanta n’est pas une composition de jeunesse oubliée du maître russe, mais bien son ultime réalisation lyrique. Le 18 décembre 1892 en effet, deux ans presque jour pour jour après la création de La Dame de Pique, le Théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg accueillit la première d’un opéra en un acte inspiré de La Fille du Roi René du dramaturge danois Henrik Hertz. C’est durant le triomphal voyage aux Etats-Unis, entrepris à partir d’avril 1891, que le compositeur attaqua l’élaboration de son nouvel opéra – sur le livret qu’il avait lui-même tiré de la pièce de Hertz. Après avoir songé à reprendre le titre de celle-ci, il opta finalement pour le simple prénom de l’héroïne aveugle : Iolanta.

Après les extraordinaires réussites que constituent Onéguine et Dame de Pique, Tchaïkovski livre une partition de moindre intensité dramatique sans doute, mais qui n’en contient pas moins de grandes beautés. Inspiré par une action située en Provence au XVe, l’artiste tisse une partition où son art de la couleur et son sens psychologique font merveille.

On peut faire confiance au jeune chef ossète pour explorer les richesses trop négligées de Iolanta. D’autant qu’il bénéficie du concours d’une belle distribution où Viktoria YASTREBOVA tient le rôle titre aux côtés d’Ilya Bannik (Le Roi René), Garry Magee (Robert), Evgeny Akimov (Vaudemont), etc.

L’actualité lyrique est d’ailleurs riche à Toulouse ce mois-ci puisque le 25 mai on pourra assister, au Théâtre National du Capitole cette fois, à la création du Faust de Philippe Fénelon dans la mise en scène de Pet Halmen et sous la direction de Bernhardt Kontarsky.

Alain Cochard

Tchaïkovski : Iolanta. Vendredi 11 mai – Toulouse, Halles aux Grains – 20h 30

Rés. 05 61 63 13 13

Fénelon : Faust. Théâtre du Capitole, les 25, 27, 29 mai et 1er juin

Rés. 05 61 63 13 13

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