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Iolanta et Perséphone au Festival d’Aix-en-Provence - De la nuit au jour

Cela se savait depuis un certain temps, Tchaïkovski avait composé avec son ultime opéra Iolanta (1892) une manière de chef-d’œuvre où il renouvelait son propre théâtre lyrique, conte musical doublé d’une parabole sur l’accession à la lumière par l’amour : impossible de ne pas y voir l’aspiration de Tchaïkovski lui-même.

Les résurrections de cette partition secrète, admirablement écrite, pleine d’inventions aussi discrètes que prégnantes, comme ce quatuor à cordes qui paysage avec tant de nostalgie le début de l’œuvre, envahirent le disque puis les scènes lyriques, de Toulouse au Metropolitan, mais l’ouvrage se chercha longtemps jusqu’à ce que Peter Sellars en délivre toute la poésie en 2012 au Teatro Real de Madrid (1), spectacle d’une émotion indicible, où le metteur en scène américain abandonne ses codes pour creuser sa grammaire et produire une langue théâtrale d’une fluidité magique.
Comme si cela ne suffisait pas,  il y ajoute la complexe Perséphone (1934) de Stravinsky, où Dominique Blanc transcende le texte de Gide, en l’habillant des chorégraphies khmers de l’Armrita Performing Arts.

Vous retrouverez sur la scène du Grand Théâtre de Provence Dominique Blanc, toujours avec l’Eumolpe de Paul Groves, Comme à Madrid, Iolanta sera incarnée par Ekaterina Scherbachenko (photo) et Teodor Currentzis tiendra la baguette :  on ne change pas une équipe qui gagne.
 
Jean-Charles Hoffelé

(1) La création du spectacle au Teatro Real est disponible en DVD (TR970110DVD)
 
Tchaikovski : Iolanta / Stravinsky : Perséphone
5, 11, 14, 17 et 19 juillet 2015
Aix - Grand Théâtre de Provence
www.festival-aix.com

Photo © imgartists.com

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