Journal
Il Turco in Italia de Rossini (Streaming) – Turco mais pas trop ! - Compte-rendu
A la baguette, la prestation de Carlo Montanaro s'avère globalement satisfaisante, l’alacrité et la vivacité rossinienne étant bien soulignées ; on reste en revanche perplexe face aux nombreuses coupes réalisées sans la moindre vergogne et au prix de l’équilibre général et de la compréhension de l’intrigue. Julie Fuchs (photo) est charmante en Fiorilla, mais malgré ses accents piquants et un timbre ravissant, son portrait manque de hauteur, de variété dans les humeurs et d’imagination dans les reprises, ce qui la cantonne dans le registre des soubrettes ; ce qu’elle n’est pas. Difficile après la suprême incarnation callassienne (Emi - 1954) et la leçon de style de Patrizia Ciofi à Pesaro en 2002, idéale dans l’expression et les vocalises, de se contenter de cette prestation insuffisante.
Son mari bougon, Geronio, a les traits de Paolo Bordogna, baryton un peu court de voix mais respectueux du chant syllabique si cher au compositeur, à la différence de Marco Mimika (Selim)qui brutalise la ligne et se montre limité dans la tessiture, là où l’on attend les enluminures d’une authentique basse colorature comme le fut en son temps Samuel Ramey. Le timbre rocailleux d’Alessandro Luongo n’est pas parfait pour mettre en avant le rôle du poète Prosdocimo, celui du ténor Ruzil Gatin ne s’épanouissant pas dans celui de Narciso à qui revient ici l’air longtemps coupé « Tu seconda il mio disegno », chanté de manière bien ordinaire. Seulement corrects la Zaida de la mezzo Gaia Petrone et l’Albazar de Filippo Adami complètent cette distribution.
François Lesueur
Photo © teatrosancarlo
Derniers articles
-
08 Novembre 2024Jean-Guillaume LEBRUN
-
08 Novembre 2024Laurent BURY
-
07 Novembre 2024Alain COCHARD