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Hommage à Aldo Ciccolini à la Salle Gaveau

Il a cinq ans, le 1er février 2015, Aldo Ciccolini (photo) mourait à son domicile d’Asnières-sur-Seine à l’âge 89 ans ; une longue existence consacrée jusqu’à son terme à la musique (sa dernière apparition fut pour Lucques le 28 novembre 2014, un ultime récital dans la ville natale de Puccini, compositeur qu’il plaçait très haut) avec une intransigeante exigence et une curiosité infinie. A côté des grands auteurs (qui n’étaient d’ailleurs pas toujours les plus courus au moment où il commença à s’y intéresser ; Liszt en est le meilleur exemple) –  et des œuvres les plus jouées (sait-on qu’il laisse une extraordinaire version du 1er Concerto de Tchaïkovski et du 2ème de Rachmaninov sous la baguette de C. Silvestri ?), il défendit Erik Satie bien sûr – qui fit énormément pour sa réputation au point de conduire certains à un étiquetage passablement réducteur – mais aussi Chabrier, Castillon, Massenet, Séverac, Saint-Saëns, etc., autant de représentant d’un âge d’or de la musique française, si chère à son cœur – à commencer par Debussy dont le mystère le fascinait.

Lancé par le Concours Long-Thibaud 1949, Ciccolini le napolitain fit de la France son pays d’adoption et en devint citoyen en 1971, au moment où il entamait son activité de professeur à Conservatoire de Paris, succédant à Monique Haas. De cette date à 1987, il se consacra avec passion à la pédagogie dans l'établissement de la rue de Madrid, entretenant une relation d’une grande simplicité avec ses élèves. La pratique d’un instrument était pour lui « l’exercice d’un droit merveilleux », dont il fallait user avec le plus total respect du texte musical. Passionné par l’enseignement, Ciccolini continua jusqu’à la fin de sa vie à partager son amour de la musique, à conseiller beaucoup de jeunes musiciens, avec une disponibilité et une générosité exemplaires.

D’anciens élèves, certains du temps du Conservatoire, d’autres d’une période bien plus tardive (tel Gabriele Carcano), ont pris l’initiative d’un hommage à Aldo Ciccolini, le 1er février à la salle Gaveau. Akiko Ebi, Marie-Josèphe Jude, Antonio Rosado, Pascal Le Corre, Genny Basso, Mark Bebbington, Géry Moutier, Norihiro Motoyama, Gabriele Carcano, André Sayasov, Béatrice Rauchs, Laurie Clément, Philippe Blacher, Michaël Nguyen, Hervé Sellin, Yves Henry, auxquels se joindra Bruno Rigutto – qui avait pris la succession d’Aldo Ciccolini au Conservatoire en 1987 – seront les protagonistes d’une soirée en deux parties (17h et 20h30), présentée par Olivier Bellamy. On y entendra de nombreuses pages pour piano solo, un peu de quatre mains, et pour conclure un arrangement du mouvement lent du Concerto pour deux pianos de Poulenc pour ... 26 mains !

Alain Cochard

Hommage à Aldo Ciccolini
1er février 2020 – 17h et 20h30
Paris – Salle Gaveau
https://www.sallegaveau.com/spectacles/hommage-a-aldo-ciccolini-1

Photo © Bernard Martinez

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