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"Figure de Maestro" : Villa-Lobos de retour au National
Furtwängler, Kubelik, Mitropoulos vous connaissez ? En tant que chefs d'orchestre évidemment, mais savez-vous que ces artistes se doublent de compositeurs, dont on ne connaît guère la musique ? Intitulé "Figures de Maestro", le nouveau week-end de concerts gratuits de Radio France a eu l'intéressante idée de programmer des ouvrages de ces chefs compositeurs, aux côtés de ceux d'artistes connus sous leurs double facette d'interprète et de créateur (ex. Leonard Bernstein, Pierre Boulez) ou d'autres encore dont retient d'abord l'art de compositeur- et qui dirigèrent avant tout leur propre production (Hindemith, Lully).
Le chef Manfred Honeck donne son coup d'envoi au week-end avec un programme où l'Ouverture en mi bémol majeur d'un tout jeune Furtwängler voisine avec les Symphonische Gesänge, op 21 de Zemlinski et Mathis der Maler de Hindemith.
Par attachement à la musique de Heitor Villa-Lobos nous ne pouvons toutefois nous empêcher de mettre l'accent sur le concert du lendemain soir où Enrique Arturo Diemecke (photo ci-dessus) dirige La Découverte du Brésil. Depuis sa création parisienne en 1952 par l'Orchestre National sous la baguette de l'auteur (1), la Découverte du Brésil n'a, sauf erreur, jamais été redonnée dans la capitale.
Issues d'une partition que Villa-Lobos écrivit en 1938 pour le film d'Humberto Mauro "A Descoberta do Brasil", les quatre suites de La Découverte constituent une évocation musicale de la naissance d'un pays d'abord synonyme de métissage. Par la diversité des influences qui s'y croisent, cet opus de Villa-Lobos en offre, comme tant d'autres, un reflet envoûtant, ivre de timbres et de rythmes. (2)
Les Etats-Unis seront par ailleurs à l'honneur durant ce concert avec le Ballet mécanique pour deux pianos mécaniques, deux pianos de concert (avec Guy Linvingston et Franz Michel) et huit percussionnistes du trop méconnu George Antheil (1900-1959). En bref, un soirée hautement atypique en perspective !
Le menu de ces "Figures de Maestro" invite cependant aussi à savourer le Quatuor Kocian (dans Kubelik et Zemlinsky), un programme Lully dirigé par Daniel Cuiller (avec la soprano Isabelle Desrochers) ou, enfin un récital de Dimitri Vassilakis (Knussen, Ades, Salonen, Mitropoulos, Bernstein, Boulez).
Alain Cochard
Maison de Radio France, les 8, 9 et 10 octobre. Infos : 01 56 40 15 16
(1) Quatre ans plus tard, en mai-juin 1956, Villa Lobos grava l'œuvre à la tête de l'Orchestre National. Un enregistrement disponible dans l'indispensable coffret "Villa-Lobos par lui-même" (EMI CZS7 67229 2).
(2) Le Brésil est doublement présent dans ces Figures car la musique populaire brésilienne figure également à l'affiche dimanche. Un avant-goût de 2005, année du Brésil en France…
Photos : DR
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