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Festival d’opéra de la Staatsoper - Munich ville de mes rêves


Moins tapageur que Salzbourg, moins huppé surtout, résistant crânement à la mode, le Festival d’opéra de la Staatsoper de Munich est comme chaque année incontournable, précipité saisissant des dernières saisons, cumulant les reprises, donnant à apprécier ce qui est avec Covent Garden et Vienne et peut-être même devant eux, le plus parfait théâtre lyrique de répertoire. On voudrait tout voir, on voudrait que vous voyiez tout, et que vous entendiez, car à Munich les équipes sont fabuleuses et au fil du temps deviennent de vraies familles. On ne fait plus le théâtre d’opéra comme cela, sinon ici.

Programmation étourdissante, trop vaste pour qu’on vous la détaille, vous ferez vous-même votre choix sur le site de la Staatsoper. Mais quelques indications pour vous faire succomber : l’Ariadne auf Naxos selon Carsen, l’un de ses meilleurs spectacles, avec Daniella Sindram en Komponist, Pieczonska, Dean Smith, Volle, le parfait Nagano (photo) qui ses vit derniers feux in loco en tant que directeur musical (il reviendra en temps que chef invité, on ne se sépare jamais de Munich une fois qu’on y a dirigé).

Ou bien encore chez Strauss, figure historique tutélaire à Munich, ce Rosenkavalier inusable d’Otto Schenk, dirigé tout en légèreté par Constantin Trinks qui voudrait bien glisser sa baguette dans l’ombre de celle de Carlos Kleiber. La production est historique, les souvenirs aussi (Jones, Fassbaender, Popp !) mais le trio est de choc : Anja Harteros en Marschallin, si tôt dans sa carrière, c’est osé !, Sophie Koch en Octavian, la délicieuse Lucy Crowe en Sophie, c’est gagné ! Coté Mozart on ne boudera ni L’Enlèvement au sérail (le Belmonte de Breslik !), ni Mitridate qui met en duo Bonitatibus et Petibon. Rareté pour Munich, le Saint François d’Assise voulu par Kent Nagano pour ses au revoir. On est plus curieux pourtant du doublé que ce dernier a confié à la régie toujours inventive de Grzegorz Jarzyna : Le Nain de Zemlinsky et L’enfant et les sortilèges de Ravel.

Apothéose : Tristan pour deux représentations, les 27 et 31 juillet : Heppner, Stemme,  Gubanova, Pape, Volle, Nagano toujours… si vous trouvez des billets.

Jean-Charles Hoffelé

Festival de la Staatsoper de Munich

Jusqu’au 31 juillet 2011

www.staatsoper.de


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Photo : DR

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