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Elisso Virsaladze en récital à la Seine Musicale – Grande Ecole – Compte-rendu

Evénement à la Seine Musicale avec la venue de la pianiste d’origine géorgienne Elisso Virsaladze (née en 1942, photo) dont les talents de pédagogue sont reconnus à travers le monde. Il s’agit bien d’un maître que les mélomanes français ont rarement la possibilité d’entendre bien qu’elle bénéficie depuis longtemps la reconnaissance de ses pairs, des spécialistes du clavier, et plus encore de ses étudiants à Munich ou à Moscou.
 
Dans la Sonate en si bémol majeur KV 333 de Mozart, Virsaladze montre une égalité et un style strict, très proche du texte, mais qui ne s’autorise guère de fantaisie malgré la perfection de l’interprétation et un mouvement lent très chantant.
Il en va de même des 8 Fantasiestücke op. 12 de Schumann très contrôlés – presque trop – par une soliste pourtant familière de ce compositeur (la pianiste a on s’en souvient remporté le 2ème Prix du Concours Schumann à Leipzig en 1966). Le  caractère fantomatique de ces pages hoffmanniennes est davantage perçu sous l’angle d’une lucidité classique, sans se laisser tenter par l’émotion. Le bref Widmung de Schumann/Liszt, coule de source, là encore sans excès de romantisme.
 En revanche, la Rhapsodie espagnole de  Liszt sort de la pure démonstration technique et convainc par la profonde musicalité et la conduite du discours. Du grand piano à l’évidence mais dont on attendrait plus de liberté et d’abandon. 
 
Michel Le Naour

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Boulogne Billancourt, Auditorium de la Seine Musicale, 5 novembre 2017

Photo © musicaglotz

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