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Edwin Crossley-Mercer et David Fray au Festival de Saint-Denis - Apnée schubertienne

David Fray est, depuis quelques années, régulièrement invité par le Festival de Saint-Denis et, pour l’édition 2012, il s’est associé au jeune baryton Edwin Crossley-Mercer (photo) dans un florilège de lieder de Schubert.

L’entente est parfaite entre deux artistes totalement accordés à cette musique entre drame, charme et légèreté douce-amère. La voix pleine aux riches harmoniques, la présence scénique et la noblesse de ton du chanteur participent de cette impression de bonheur parfait relayé avec tact, poésie et sens de la phrase, par un pianiste amoureux du chant. Les pages les plus sombres (Doppelgänger, Fahrt zum Hades, Der Zwerg, Der Wanderer), comme la grâce des mélodies (Abschied, An Silvia) sont portées par une interprétation où l’élégance et l’introspection le disputent à l’évidence et au naturel. Captivé par la qualité de ce récital, le public reste silencieux et concentré avant de libérer sa joie.

En ces temps où l’on pleure la disparition de Dietrich Fischer-Dieskau et où l’on s’attriste de l’éloignement de la scène de Thomas Quasthoff – deux maîtres qui mirent le pied à l’étrier à Edwin Crossley-Mercer –, ce concert totalement abouti réconforte le mélomane.

Michel Le Naour

Saint-Denis, Légion d’Honneur, 3 juin 2012

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Photo : Vikram Pathak
 

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